Testé pour vous !
Sur le banc d'essai
Montres
Testé en 2023
COROS - PACE 3
On ne présente désormais plus la marque Coros, qui a su se faire une place en quelques années dans le paysage des montres GPS multisports. Son rapport qualité-prix et son autonomie sont au-dessus de la moyenne, et plus récemment ses partenariats avec des coureurs de premier plan comme Eliud Kipchoge en marathon ou Kilian Jornet en trail running ont contribué à sa notoriété. Nous avons testé le troisième opus du modèle Pace, qui est le modèle d’entrée de gamme, même s’il n’a plus grand-chose à envier à ses grandes sœurs.
- Poids : 30gr avec bracelet nylon, 39gr avec bracelet silicone
- Écran : verre minéral tactile LCD à mémoire permanente 1.2 pouce de diamètre (24x24mm), 64 couleurs
- Boitier : 41.9 x 41.9 x11.7mm
- Étanchéité : 5ATN
- Navigation : fil d’Ariane (indication fléchée), avec une fonction « turn by turn » à venir (indication affinée)
- Autonomie : 38 H (mode full gps standard, 2 systèmes), 25 H (5 systèmes), 15 H (5 systèmes en double fréquence)
- Mémoire : 4 Gb, pour télécharger de la musique en MP3
- Prix Public Conseillé: 249€
Les similitudes esthétiques sont grandes avec la Pace 2, mais le produit est bien différent. Le boîtier est un millimètre plus plat, et les largeurs de bracelets passent au format de 22 mm, contre 20 auparavant. Je dis « les bracelets », car vous en recevrez d’office deux avec la montre : un en nylon fermé par un système de scratch, très léger et réglable de façon micrométrique, et un autre en silicone très ajouré, que je trouve un peu mieux fini, mais chacun se fera son opinion. Le verre est minéral, et non en saphir comme sur les modèles plus haut de gamme. Cela le rendra, dès lors, un peu moins résistant aux rayures. Le boîtier ainsi que la lunette sont en polymère renforcés de fibres. On constate que tout est pensé pour alléger au maximum ce nouveau modèle de la Pace, notamment destiné aux marathoniens. Et cela se sent, ou plutôt ne se sent pas car on n’a pas l’impression d’avoir une montre au bras, tellement elle est légère. Son écran de 1,2 pouce reste cependant bien lisible, puisqu’il est de la même dimension que celui d’une Apex (le modèle supérieur) de 46 mm de première génération, par exemple, qui possédait un bord plus épais.
Au rayon des nouveautés par rapport à la Pace 2, la batterie gagne 8 heures d'autonomie en suivi GPS, pour atteindre le total impressionnant de 38 heures en mode GPS standard, et l’écran est désormais tactile ! Un nouveau chipset satellite permet de se connecter à tous les systèmes de navigation (5, contre 4 auparavant), pour assurer plus de précision à la trace. Du côté de la connectivité, il ne sera plus possible de coupler des accessoires ANT+*, il faudra les choisir en Bluetooth, mais la montre peut désormais se connecter également en Wi-Fi pour la synchronisation des données. Et enfin, il est possible d’écouter de la musique. Une mémoire de 4 Go est disponible pour télécharger des fichiers MP3, à écouter à l’aide d’écouteurs sans fil.
*La licence appartenant à Garmin, Coros préfère s’en passer que de payer des droits.
Les modes sport sont au nombre de 20 sur cette Pace 3. Certains, comme la randonnée, la course sur tapis ou le trail, entre autres, font leur apparition, mais ils seront aussi tous intégrés au modèle Pace 2 avant la fin de l'année. Acheter une Coros, c’est acheter un produit qui est susceptible d’être amélioré au fur et à mesure des mises à jour, soit pour résoudre certains bugs, soit pour ajouter des fonctionnalités (comme la navigation qui est apparue au début de cette année sur la Pace 2). La navigation est évidemment présente sur la Pace 3, et il s’agit de la navigation de type « fil d’Ariane », c’est-à-dire que vous voyez le chemin à suivre (flèches), mais que la carte n’est pas embarquée. Cela provoque quelques hésitations à certains carrefours, mais le fil d’Ariane permet tout de même de télécharger et suivre une trace assez facilement. Une fonctionnalité « turn by turn » est actuellement testée par 500 volontaires et sera disponible lors d’une prochaine mise à jour. Lorsque vous suivrez une trace, une fenêtre s’ouvrira automatiquement à l’approche d’un carrefour avec le schéma de celui-ci, que vous soyez sur le cadran de navigation ou pas.
Pour les détails concernant la prise en main de la montre et le couplage avec l'application, je vous invite à relire notre test du modèle Apex 2, car on peut dire que Coros fait « du Coros ». Tous les menus sont identiques sur tous les modèles de la marque que j’ai eu l’occasion de tester. Concernant l’application Coros, elle a été revue au premier trimestre 2023, avec notamment l’ajout d’une fonction « explorer », permettant de stocker ses itinéraires, mais aussi de les planifier directement sur l’application, pour de la course à pied ou du vélo, avant de les envoyer vers la montre. Cette fonction est facile et intuitive, bien que les corrections soient un peu fastidieuses, ce qui fait qu’il est encore plus facile de repartir de zéro lorsque l'on veut modifier son parcours. De plus, lorsqu'on choisit de faire un itinéraire à vélo, l'application ne fait pas de distinction entre les routes asphaltées et les chemins de terre, ce qui peut gêner pour le vélo de route.
Cette Coros Pace 3 permet la mesure de la fréquence cardiaque via un nouveau capteur optique au poignet, ainsi que la mesure de puissance sans capteur. Si la valeur moyenne sur une sortie semble cohérente pour ces deux valeurs, il est cependant difficile de baser un entraînement sur celles-ci en instantané, tant elles semblent farfelues à certains moments, ou en décalage par rapport à la réalité. Il vous reste alors la possibilité d'investir dans une ceinture cardiaque (Bluetooth) ou un capteur pour calculer la puissance (Stryd, par exemple, pour citer le plus connu).
Cette Coros Pace 3 m'a épaté, et j'en aurais bien fait ma compagne au quotidien, si je n'avais dû la rendre. Je la trouve discrète et élégante avec son boîtier de 42 mm, qui conviendra parfaitement aux personnes avec un poignet fin, ou qui ne souhaitent simplement pas d'une montre trop volumineuse. Elle reste bien lisible grâce à son écran de 1,2 pouce, que vous pourrez paramétrer à votre guise pour y afficher de 2 à 8 valeurs simultanées, sur plusieurs écrans par mode sport. Elle offre également tout ce qu'on peut attendre d'une montre connectée, comme les notifications d'appel ou de messages, l'alarme, l'analyse du sommeil et bien d'autres choses. Son prix de 249 € en fait réellement une bonne affaire, surtout qu'elle propose déjà la navigation en fil d'Ariane. Il est vrai que pour ceux qui suivent régulièrement des itinéraires sur leur montre, la cartographie peut être importante, mais il est possible qu'elle arrive un jour puisque la montre possède une mémoire de 4 Go, qui pourrait servir à stocker les cartes (la première Apex Pro propose la cartographie, avec une mémoire de 3,5 Go). Si cela semble techniquement possible, il faudra voir si Coros souhaite franchir le pas, car cela rapprocherait encore un peu plus cette Pace 3 du modèle Apex 2, qui coûte tout de même 150 € de plus. Quand je vous disais qu'elle n'avait pas grand-chose à envier à ses grandes sœurs !
Testé en 2022
COROS - APEX 2
Avec ces nombreux widgets, la Coros Apex 2 frappe fort ! Quelques nouveautés très tendance par rapport à la précédente version : possibilité d’ajouter la cartographie pour le guidage GPS, écouter de la musique, piloter une caméra, mode nuit, connexion wifi, acclimatation à l’altitude, test VCF, retrouver mon téléphone, pour ne citer que les nouveaux, et toujours l’alarme, la boussole, la possibilité de choisir plusieurs cadrans de montre…
Chaussures
Testé en 2023
Salomon - ULTRA GLIDE 2
« Après plus de 300km mélangeant routes et sentiers et, pour conclure l’essai, un trail long dans des conditions pluvieuses, il faut avouer qu’elle assure cette Ultra Glide 2. Alors oui, rien de révolutionnaire mais (…) » Analyse.
- Poids vérifié : 302 g (pointure 10 US/ 44 EUR)
- Drop : 6 mm
- Largeur : 9.1 cm à l'arrière et 10.9 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle, pointure 44) : 32mm derrière et 26 mm devant
- Utilisation préconisée : trail longues distances
- Prix public conseillé : 150€
La nouvelle Ultra Glide 2 inspire immédiatement un sentiment de confort. C’est une architecture de chaussures assez peu commune chez Salomon mais il faut bien avouer que dès que le pied s’y glisse, on est tout de suite très à l’aise. On adopte la chaussure dans l’instant et l’envie de courir vous titille les jambes. C’est moelleux et l’amorti semble excellent. Le système Quicklace est toujours aussi efficace et la semelle Ortholite fait toujours le job. Un petit pare-pierre est présent mais rien d’original. Le look, en version grise et semelle rose, est plaisant et la gamme de couleur dans l’air du temps. Le Mesh qui est, de mon avis, le point faible des chaussures Salomon, semble plus solide et plus épais qu’à l’accoutumée. Remarquons qu’il ne faut pas trop serrer les lacets en milieu de pied au risque de subir une compression désagréable sur cette zone. Cela est sans doute dû au fait que ce n'est pas un système de serrage habituel. On a ici une chaussure bien finie pour un prix qui n’est pas dans le haut du tableau de la marque annécienne.
Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Enfin, c’est ce que pense Salomon en reprenant sa classique semelle en matériau Contagrip, avec des crampons sous forme de pavés de 3.5 mm de profondeur (4.5 à 5mm souvent conseillé pour les terrains très boueux). Rien de nouveau donc sous le soleil. Pourtant on aurait aimé un système plus efficace sur une chaussure faite pour de l’Ultra notamment. A noter que les crampons sont déjà en partie usés après une distance assez raisonnable de 300km. En somme, la semelle fait l’affaire sur des terrains secs et peu techniques, mais j’éviterais les pierres humides et la boue.
Oubliez de ressentir la moindre aspérité du sol. L’Ultra Glide 2 est une véritable charentaise ! Avec des épaisseurs de semelle (stacks) assez élevées, on est franchement certain de ne pas souffrir de trop. Est c’est le but de cette chaussure au long court sur des chemins peu techniques. Avec un drop de 6 mm, c’est plutôt confortable et vous bifurquerez sur la route très aisément. Attention pour les trailers aux chevilles fragiles, les semelles épaisses font souvent bon ménage avec les entorses, sur des terrains escarpés.
Avec 302 grammes au bout des pieds, on est sur une chaussure qui ne bat pas des records de légèreté, mais son look assez imposant nous rappelle qu’elle est destinée à vous faire avaler un maximum de kilomètres. Elle réagit bien sur les terrains peu techniques et ne rechigne pas à accélérer sur route ou sur chemins roulants, tout en ayant une sensation de souplesse et d’amorti.
Après plus de 300km mélangeant routes et sentiers et, pour conclure l’essai, un trail long dans des conditions pluvieuses, il faut avouer qu’elle assure cette Ultra Glide 2. Alors oui, rien de révolutionnaire mais pour l’amateur et le coureur chevronné, vous trouverez votre compte et votre confort. Surtout du confort. C’est efficace, relativement léger, dynamique et assez solide (le mesh a bien tenu). Le point faible est la semelle Contagrip qui n’excelle pas sur sol mouillé et technique. Enfin, le prix reste dans la moyenne du milieu de gamme (150€) et le look est vraiment sympa. Je la conseillerais au trailer, débutant ou confirmé, qui souhaite augmenter la distance sur un trail estival. Bon amusement !
Testé en 2023
LOWA - CITUX
« Bien que la marque Lowa soit centenaire, la marche n’a plus de secret pour elle, le monde du trail running est un nouveau défi de taille pour elle. Elle lance donc une nouvelle gamme avec 3 chaussures : une pour les courtes distances, une pour les moyennes et une pour les longues distances. Nous avons testé le modèle Citux, en version homme et femme, destiné aux coutes distances. » Analyse.
- Poids vérifié : 264 g (pointure 9.5 US)
- Drop : 4 mm
- Largeur : 7.6 cm à l'arrière et 10.3 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle, pointure 44) : 21mm derrière et 17 mm devant
- Utilisation préconisée : trail courte distances (skyrunning notamment)
- Prix public conseillé : 170€
La première chose qui saute aux yeux en enfilant la Lowa Citux, c’est le peu de renforts autour de la cheville. Le mesch est en contact direct avec le pied, ce qui en fait une chaussure vraiment très étroite, un peu comme une chaussure de route. Après quelques foulées, les rembourrages minimalistes font parfaitement leur travail, car la chaussure n’occasionne aucun frottement. On s’y sent confortable et bien en place dans toutes les situations, même dans la boue. Un pare-pierre imposant en plastique thermocollé fait tout le tour de la chaussure, en remontant sous forme de fines lignes jusqu’aux renforts des passages de lacets. C’est joli mais surtout protecteur car l’ensemble est rigidifié. La languette est matelassée et attachée à la semelle des deux côtés, afin de rester bien en place. Les lacets sont un peu longs, mais un élastique sur la languette permet de ranger l’excédent, ce qui est toujours bien pratique. Le tout est vraiment de très bonne facture, avec quelques détails bien utiles, comme un passe-doigt à l’arrière pour les enfiler !
La semelle de la Lowa Citux est garnie de crampons à l’aspect très mordant de 4mm, en forme de V au centre de la chaussure et de pavés sur les côtés. Ceux-ci, combinés à l’étroitesse de la semelle qui aide à aller chercher le grip plus bas, en font une chaussure particulièrement efficace dans la boue. Sa semelle est renforcée de carbone, mais pas pour rigidifier et offrir un quelconque effet ressort, comme sur route, mais uniquement dans un but de protection contre la perforation par des pierres ou tout autre objet pointu sur lequel on pourrait marcher.
Les faibles stacks (hauteurs de semelle) de 17mm à l’avant et de 21mm à l’arrière font que l’on se sent fort proche du sol. Couplé au faible drop de 4mm, la Lowa permet de fait de ressentir les aspérités du terrain, et rassure à la pose du pied (intéressant pour les chevilles fragiles). A l’inverse, elle n’offre pas beaucoup d’amorti, et donc les passages sur route, par exemple, ne sont pas les plus agréables.
Avec ses 264gr sur la balance, on est clairement dans la catégorie des chaussures très légères, et ça se sent dès qu’on veut accélérer l’allure. Elle laisse vraiment le pied travailler naturellement, mais sans toutefois l’aider avec une mousse rebondissante ou autre technologie de déroulé du pied vers l’avant.
Cette Lowa Citux nous a enthousiasmé, avec son look de baroudeuse et ses couleurs flashies (rose fuschia pour les dames et vert fluo pour les hommes). On est plutôt en présence d’une chaussure minimaliste, avec son chaussant fort proche du pied et sa semelle étroite, mais sans le côté un peu extrême du drop 0*, qui a tendance à plus solliciter le tendon d’Achille et les mollets. Nous la conseillerions pour des trails courts, bien pentus, techniques et/ou boueux, où leur excellente accroche et maintien du pied feront merveille. Les pieds larges, par contre, peuvent passer leur chemin car ils n’y seront pas à l’aise. La côté minimaliste et ferme conviendra à certains (réduction du risque d’entorse et sensations de terrain) et pas à d’autre à la recherche de plus de confort. Pour une première gamme de chaussures de trail, nous n’en avons pas trouvé de gros points faibles. Les produits trail-running de Lowa, en capitalisant sur sa longue expérience de la marche, semblent être en bonne voie !
* personnellement je n’éprouve aucune difficulté à passer de chaussures avec un drop de 10, à d’autres avec un drop de 5 ou 4mm, mais si je chausse des drop 0, mes tendons tirent après quelques kilomètres seulement. On finit par s’y habituer, mais en y allant progressivement.
Testé en 2023
HOKA - MACH X
« Elle intègre les qualités de rebond et de dynamisme des nouvelles chaussures carbone, mais elle va durer bien plus longtemps que ses consœurs […] » Analyse.
- Poids vérifié : 270 g (pointure 9.5 US)
- Drop : 5 mm
- Largeur : 9.3 cm à l'arrière et 11.5 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle, pointure 44) : 39mm derrière et 35 mm devant
- Semelle intermédiaire : mousse double densités en PEBA et EVA et plaque en Pebax
- Prix public conseillé : 180€
Le mesh en jacquard de cette Hoka Mach X est très enveloppant et rembourré. On le sent assez haut contre les malléoles, ce qui donne un bon sentiment de maintien, mais n’occasionne aucune gêne, tant les bords sont moelleux. La matière reste aérée grâce à sa doublure interne microperforée. La languette, microperforée aussi, possède un coussinet au centre, pour atténuer la pression des lacets. Elle est également attachée à la semelle, de part et d'autre, par deux larges bandes de tissu, ce qui l'empêche de bouger. Il s'agit d'un chaussant classique, mais qui apporte un très bon sentiment de confort et de maintien.
Avec des stacks (hauteur de semelle) de 39 mm à l’arrière et 34 à l’avant, il s’agit d’une chaussure à semelle épaisse, ce qui est un peu la marque de fabrique de Hoka, tout comme le drop de 5 mm. Le poids de 270 grammes rapproche la Mach des chaussures légères d’endurance, plutôt que des chaussures « carbone » de course, qui tournent autour de 220 grammes. Le prix conseillé est de 180 € et se situe en deçà des prix de 240 € des chaussures « carbone » testées dans cette rubrique.
Les trois critères classiques sont les points forts du modèle testé, sans hésiter. La Mach X est très absorbante grâce à son assemblage de deux mousses différentes (EVA et PEBA, à lire ci-dessous) ainsi que grâce à son épaisseur de semelle. Ce n'est pas une chaussure anti-pronation, mais elle est très stable pour une chaussure neutre. Nous l'avons testée lors d'un trail roulant. La semelle extérieure n'a évidemment pas d'accroche pour le trail, mais la largeur au niveau du talon et de l'avant du pied la rend très stable malgré les 39 mm en dessous du talon. Le confort général est son point fort, on a l'impression de pouvoir faire "des kilomètres" avec.
La partie basse de la semelle intermédiaire est composée d'EVA (en vert sur l'image), et la partie haute est en PEBA (en blanc sur l'image). Cela semble être un bon compromis, car l'EVA a la réputation d'être moins léger et réactif, mais plus durable, et l'inverse pour le PEBA. Le PEBA est la mousse qui équipe la majorité des modèles à plaque de carbone, et qui a la réputation de perdre ses qualités de rebond après quelques centaines de kilomètres. On peut d'ailleurs sentir la différence de densité en passant les doigts sur les deux mousses. La chaussure est équipée d'une plaque de PEBA (beaucoup plus rigide que la mousse du même nom), qui joue le rôle d'une plaque de carbone. Pour rappel, la plaque PEBA ou carbone est utile à la stabilité (et non au rebond) des chaussures de running.
La semelle intermédiaire procure un effet rebond* mais moins marqué que sa grande sœur, la Rocket X2 (également testée dans cette rubrique), qui profitait d'une semelle 100% PEBA. La transition "talon – pointe" est également ressentie, mais dans une moindre mesure que sur le modèle précité. En revanche, en comparaison des chaussures en carbone qui perdaient leur qualité de rebond après quelques centaines de kilomètres, les Mach X semblent faites pour durer beaucoup plus longtemps. Le mariage PEBA-EVA de la semelle intermédiaire semble très réussi.
*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.
La Hoka Mach X est un parfait compromis entre la technologie des nouvelles générations de chaussures de running et la longévité attendue d'une chaussure de running (entre 1000 et 1500 kilomètres). Elle intègre les qualités de rebond et de dynamisme des nouvelles chaussures carbone, mais elle va durer bien plus longtemps que ses consœurs. De plus, la chaussure est très confortable et stable grâce à sa largeur de semelle. Ce serait une chaussure de compétition pour ceux qui ne souhaitent pas dépasser la barre des 200 € et qui s'accommodent des 270 grammes (50 grammes de plus que les "technologiques" comme la Saucony Endorphin Speed ou l'Adidas Adios3). Ce serait une chaussure d'entraînement parfaite pour ceux qui possèdent déjà une chaussure carbone et qui souhaitent ressentir le rebond et l'amorti lors des longues sorties, par exemple. Ils ne seront pas trop dépaysés avec la Mach X, et surtout, ils épargneront leur "carbone". D'autres, plus pragmatiques, l'utiliseront pour les deux : la compétition et les entraînements. Et on ne leur donnera pas tort, car la Mach X nous a conquis.
Testé en 2023
SAUCONY - ENDORPHIN PRO 3
« Cette Saucony Endorphin Pro 3 représente, pour moi, le modèle à plaque de carbone le plus facile à utiliser […] » Analyse.
- Poids : 212 g (pointure 9.5 US)
- Drop : 8 mm
- Largeur : 8.8 cm à l'arrière et 11.1 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle) : 39.5 mm derrière et 31.5 mm devant
- Semelle intermédiaire : PWRRUNPB haute performance (un dérivé du PEBAX), et plaque en fibre de carbone en forme de S
- Prix public conseillé : 250€
À première vue, le mesh utilisé pour réaliser le chaussant ressemble à ce qu'on voyait dans les années 90, mais quand on y regarde de plus près, il s'agit de quelque chose de complètement différent, un matériau "revisité", un peu comme dans les émissions culinaires. Il s'agit d'un filet, dont les mailles de +/- 3 mm sur 2 mm sont remplies d'une sorte de membrane ultrafine en polyester transparente. Ce maillage est renforcé sur le bas du chaussant, sur les côtés ainsi qu'au talon par des bandes de tissu. Le pourtour de la cheville est composé classiquement d'un coussinet en tissu. La languette est attachée au bas de la chaussure de part et d'autre, et percée de trois énormes trous de 12 mm chacun. Le chaussant est confortable et maintient bien le pied. On se sent comme à la maison dès les premières foulées, et aucune gêne ou irritation n'est à déplorer.
Avec ses 212 grammes en pointure 43 (EUR), la Saucony Endorphin Pro 3 est dans la fourchette basse de notre panel de chaussures testées, malgré son imposante semelle, flirtant avec les limites imposées par World Athletics avec des stacks (hauteur de semelle) de 39,5 mm à l'arrière et 31,5 mm à l'avant, pour un drop de 8 mm. La semelle, remontant en vagues sur les côtés de la chaussure, lui donne un aspect plus massif encore. La semelle extérieure est découpée (pour gagner du poids probablement) et laisse apparaître la plaque de carbone. Cela donne un aspect technologique, mais ça permet aussi aux pierres de se coincer sous la semelle et d'endommager la mousse.
Le confort de la Pro 3 est excellent, même si certains estiment que l'amorti est presque trop généreux à la pose du talon. La stabilité est parfaite et supérieure à la version précédente (Pro 2) depuis que la largeur de la chaussure a été augmentée de 3 mm à l'avant et même de 10 mm au talon ! Stable, confortable et amortissante, la Pro 3 est très séduisante sur ces critères classiques.
L'effet rebond semble correct, mais ce qui frappe le plus, c'est la transition du milieu vers l'avant du pied facilitée par la technologie « Speedroll » comme un point de bascule qui déplace le corps plus facilement vers l'avant. La petite différence avec d'autres modèles technologiques serait que ce point de bascule semble un peu plus reculé que sur les autres modèles, ce qui satisfait particulièrement les coureurs en « pose de talon ». Le compromis entre amorti et rigidité (carbone) semble idéal pour affronter tous les types de distances en ménageant la mécanique. L'Endorphin permet très probablement une amélioration de l'économie de course (et de l'endurance*).
Cette Saucony Endorphin Pro 3 représente, pour moi, le modèle à plaque de carbone le plus facile à utiliser et le plus adapté à un large public. Actuellement, c'est peut-être la chaussure la plus polyvalente de la catégorie des chaussures "carbone" : coureur talon ou avant-pied, coureur expérimenté ou débutant. On la conseille les yeux fermés pour tous les types de distances, marathon compris. Ses détracteurs y verront peut-être un modèle un peu trop classique (le confort passant avant tout) et trop amortissante au talon pour certains coureurs aguerris et/ou aériens. C'est peut-être le modèle "carbone" qui ressemble le plus aux chaussures de la génération précédente "sans carbone", mais avec la rigidité du carbone (stabilité) et la mousse Pebax en plus (dynamisme).
*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.
Testé en 2023
ASICS - METASPEED SKY+
« Cette Asics Metaspeed Sky+ est une chaussure très légère avec une fermeté et un dynamisme fondé sur une mousse réactive et une plaque en fibre de carbone sous l’avant de la chaussure […] » Analyse.
- Poids : 206 g (pointure 9.5 US)
- Drop : 5 mm
- Largeur : 7.4 cm à l'arrière et 10.7 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle) : 39 mm derrière et 34 mm devant
- Semelle intermédiaire : Probablement mousse en Pebax version "Asic", à base de nylon FlyteFoam Blast Turbo + plaque en fibre de carbone
- Prix public conseillé : 250€
L'Asics est très raffinée au niveau de l'empeigne qui est réalisée dans un nylon ultrafin, avec un coussinet très doux autour de la cheville et une languette minimaliste en sorte d'Alcantara (non égalée dans les autres marques). Les lacets sont légèrement cannelés, ce qui les empêche de se délasser trop facilement en courant. C'est subtil et très pratique, et cela pourrait être copié par d'autres marques dans le futur. La matière de l'empeigne, très fine, est presque transparente, de sorte qu'elle laisse le pied s'aérer très facilement, tout en le maintenant parfaitement latéralement. Le chaussant de la Metaspeed Sky+ semble assez exceptionnel et au-dessus de la moyenne.
L'Asics Metaspeed Sky+ est l'une des plus légères de la catégorie des chaussures haut de gamme, avec une plaque en fibre de carbone, ne pesant que 206 grammes sur la balance. On sent tout de suite qu'on a des poids plume aux pieds. Le prix est élevé, mais c'est similaire aux concurrents : 250 €. Le drop est de 5 mm, avec une hauteur de semelle de 39 mm à l'arrière, pratiquement le maximum autorisé par World Athletics (40 mm en pointure 8.5 US), et 34 mm sous l'avant-pied. Pour être tout à fait précis, je ne sens pas du tout ce drop de 5 mm, on a même l'impression d'un « zero drop ».
La mousse, probablement un dérivé propre d'Asics du célèbre Pebax (le toucher et l'odeur confortent l'idée), s'appelle FlyteFoam Blast Turbo, et son épaisseur importante apporte un bon amorti, surtout ressenti à l'avant du pied de la chaussure. La stabilité au niveau du talon n'est pas son point fort. Elle est par contre très stable et relativement large à l'avant. Mais attention, la marque rappelle que ce modèle est destiné avant tout aux coureurs « en cuisse » ou aux coureurs avec de « grandes foulées ». On comprend que la Metaspeed Sky+ est plutôt destinée aux coureurs aériens, c'est-à-dire à ceux qui ne posent pas trop le talon au sol. Asics a d'ailleurs prévu une version renforcée au talon, la Metaspeed Edge (lire ci-après).
L’effet rebond de la mousse, ferme à l’avant, est bien présent. La plaque de carbone qui rigidifie l’avant du pied permet une transition efficace et souple vers l’avant... tant qu’on possède l’énergie pour courir sur l’avant-pied et/ou sans trop poser le talon. Lorsque la vitesse diminue et que la fatigue se fait sentir, la qualité de la chaussure semble devenir son défaut. Je dirais que cette chaussure conviendra mieux aux coureurs rapides et aériens et sur des distances inférieures au marathon. Les gains en économie de course (et en endurance*) sont probablement plus évidents sur des distances plus courtes comme un 10 km.
Cette Asics Metaspeed Sky+ est une chaussure très légère avec une fermeté et un dynamisme fondé sur une mousse réactive et une plaque en fibre de carbone sous l'avant de la chaussure, mais elle semble vraiment destinée aux coureurs qui atterrissent au milieu ou sur l'avant-pied. Son talon est trop peu stable pour pouvoir bénéficier d'une bonne économie de course* sur une plus longue distance comme le marathon. De mon côté, je l'utiliserais sur des distances jusqu'au 10 km, mais des coureurs plus aériens pourraient facilement courir un semi avec. Asics avait probablement anticipé les choses car, dans le haut de gamme, cette Métaspeed Sky+ possède une sœur presque jumelle, la Métaspeed Edge+, qui possède 8 mm de drop (stacks 39 mm et 31 mm), et semble remporter les faveurs des coureurs d'élite sur marathon comme Koen Naert. CQFD!
*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.
Testé en 2023
ADIDAS - ADIZERO ADIOS PRO 3
« Cette Adizero Adios Pro 3 est donc une chaussure que je pourrais porter sur tous les types de distances sur route, marathon compris, […] » Analyse.
- Poids : 219 g (pointure 9.5 US)
- Drop : 6.5mm
- Largeur : 8.3 cm à l'arrière et 11.5 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle) : 39.5 mm derrière et 33 mm devant
- Semelle intermédiaire : 2 couches de mousses lightstrike pro (un matériau proche du PEBAX selon le touché et l'odeur mais développé par BASF, une spécificité par rapport à la concurrence) et tiges de carbone ENERGYRODS 2.0
- Prix public conseillé : 250€
Au premier regard, l’Adizero Adios Pro 3 ne laisse planer aucun doute, elle est taillée pour la performance, et uniquement la performance. Tant sa semelle que son empeigne semblent avoir été taillées à la machette, avec le triangle pour thème. Les matériaux utilisés sont un peu rugueux au toucher. Le mesh est une sorte de polyester très fin et respirant, renforcé au niveau du coup de pied, de l’avant de la chaussure et du talon par du polyester un peu plus épais. La languette est une sorte de cuir synthétique ajouré de petits trous. La finition, bien que parfois minimaliste, est de bonne facture.
Avec ses 219 grammes, cette Adios Pro 3 n'est pas la plus légère de sa catégorie, même si elle ne se situe pas très loin de ses concurrentes, mais elle semble chausser légèrement plus grand. Son prix est de 250 €, tout comme ses concurrentes. Son stack arrière est de 39,5 mm pour valider les normes d'homologation de World Athletics, et son drop est de 6,5 mm. Pour rappel, les performances sont homologuées lorsque la hauteur de la semelle intermédiaire est inférieure à 4 cm (pour la taille 8,5 US).
Dès les premières foulées, l'Adidas se montre très stable, malgré les presque 4 cm en dessous du talon. C'est peut-être dû à sa largeur de semelle au-dessus de la moyenne (8,3 mm) à l'arrière. L'amorti, garanti par 2 couches de mousse Lightstrike Pro, est nettement plus ferme que la concurrence et marque son territoire. La chaussure semble mieux taillée pour les coureurs avertis qui se méfient des semelles trop moelleuses. Toutefois, plusieurs testeurs confirment qu'on se sent comme « dans un fauteuil ». La semelle extérieure en caoutchouc Continental est un atout par rapport à la concurrence : l'adhérence sur sol humide est excellente et c'est aussi une protection contre l'usure de la mousse de la semelle intermédiaire.
On ressent très bien l'effet de bascule vers l'avant avec cette chaussure, de sorte qu'on a l'impression de posséder un drop plus important que les 6.5 annoncés. Le retour d'énergie, je l'ai surtout ressenti dans des efforts courts et en descente. Des coureurs plus corpulents (+ de 70 kg) le ressentent sur le plat à des vitesses plus élevées (15 km/h) comme s'il fallait mettre de la contrainte pour obtenir un retour d'énergie. Je suis incapable de dire si l'effet rebond est dû à la fermeté et la réactivité de la mousse et/ou à la grande rigidité des tiges de carbone. Car l'Adios 3 se différencie de ses concurrentes en incorporant, non pas une plaque en fibre de carbone, mais des tiges de carbone appelées ENERGYRODS 2.0. L'assemblage est tellement rigide qu'il est presque impossible de plier la semelle à la main ! L'Adizero Adios Pro 3 permet vraisemblablement d'améliorer l'économie de course (et l'endurance) * et je la conseillerais sans hésiter pour des distances comme le marathon.
Cette Adizero Adios Pro 3 est donc une chaussure que je pourrais porter sur tous les types de distances sur route, marathon compris, mais je ne suis pas sûr de pouvoir en exploiter le plein potentiel à cause de mon poids plume. J'ai l'impression que je la trouverais encore meilleure si je pouvais lui donner plus d'énergie, en étant plus lourd et/ou plus rapide. Je la vois donc avant tout destinée à des coureurs plus expérimentés et/ou corpulents. L'Adios Pro 3 est en tout cas très rassurante par rapport à l'économie de course*, avec un rapport amorti/rebond qui semble un peu au-dessus de la moyenne des chaussures dans cette gamme. La semelle Continental est aussi un plus non négligeable sur les sols humides.
*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.
Testé en 2023
HOKA - ONE ONE ROCKET X2
« Cette Hoka Rocket X2 est une chaussure très confortable et amortissante, qui colle à sa réputation dans le monde du trail-running de protectrice. » Analyse.
- Poids : 215 g (pointure 9.5 US)
- Drop : 5mm
- Largeur : 7.3 cm à l'arrière et 10.6 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle) : 37 mm derrière et 29 mm devant
- Semelle intermédiaire : PEBA double densité et plaque de carbone en cuillère, visible sous la chaussure
- Prix public conseillé : 250€
La Hoka One One Rocket X2 est esthétiquement magnifique et très technologique au premier coup d’œil. Le mesh est en polyester très fin et transparent, renforcé par du néoprène à l'intérieur de la chaussure. La languette, en néoprène également, est ajourée par endroits pour un maximum d'aération et est rattachée au bas de la chaussure pour l'empêcher de bouger. Le talon est à peine renforcé par rapport à l'avant de la chaussure, et seul un petit coussinet entoure la cheville. Malgré cette finition minimaliste, le confort et le maintien sont au rendez-vous dès ma première sortie.
La chaussure pèse 215 g en pointure 43 1/3. Sans être un record dans la catégorie, nous avons affaire à une chaussure très légère par rapport à sa semelle imposante, qui remonte très haut sur les côtés, comme si Hoka devait soigner sa réputation de chaussure « protectrice » construite pour le monde du trail-running (voir le test de la Hoka Speedgoat). Contrairement aux concurrentes avec une plaque en carbone, la Hoka ne profite pas des 4 cm de hauteur possible au talon et se contente de 36 mm, avec un drop de 5 mm. Le prix de la Rocket X2 est identique à celui des principaux concurrents dans le segment des chaussures de route technologiques (avec plaque en carbone) : 250 €.
La première chose que l'on ressent dès les premières foulées est le moelleux de sa semelle. On a même l'impression d'avoir plus que 36 mm de matière en dessous du talon. Le confort est vraiment très présent, plus que chez certains concurrents. J'ai constaté en descente que le talon s'enfonçait assez facilement. C'est une très bonne "suspension" mais elle a ses limites, notamment pour les coureurs plus lourds (à vérifier). La stabilité, sans être un point fort, est bonne au talon et sur l'avant de la chaussure, mais on aurait tendance à ne pas la conseiller pour les très pronateurs. L'adhérence sur sol humide n'est pas optimale, malgré des renforts en caoutchouc placés pour protéger la semelle sur le bitume. La mousse est largement ajourée sous la chaussure pour probablement gagner en poids et en aération. À l'inverse, pour l'épargner, il est déconseillé de l'utiliser sur des chemins trop empierrés.
Malgré une semelle intermédiaire un peu plus fine que la concurrence, les 31 mm de mousse à l’avant intégrant la plaque en fibre de carbone donnent un vrai sentiment de rebond à chaque foulée. La chaussure facilite la transition de l’arrière vers l’avant et cette sensation augmente lorsqu'on augmente l'allure. Le talon est très absorbant et conviendra très bien pour aider à préserver la mécanique sur une longue distance. La plaque de carbone et l'assemblage plaque/mousse PEBA permettent certainement une amélioration de l'économie de course (et de l'endurance*).
Cette Hoka Rocket X2 est une chaussure très confortable et amortissante, qui colle à sa réputation dans le monde du trail-running de protectrice. Je serais tenté de la conseiller au grand public pour une courte ou longue distance comme un marathon, avec le risque que l'amorti protecteur du talon ne soit trop absorbant en fin d'épreuve lorsque l'attaque talon devient plus lourde et fréquente. La plaque en fibre de carbone et la mousse réactive utilisées rendent l'impulsion ferme et efficace, ce qui conduit à une amélioration très probable de l'économie de course. Et esthétiquement, c'est une des plus belles que j'ai eu à tester !
*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.
Testé en 2023
KIPRUN - KD900X
« La Kiprun KD900X semble construite pour durer plus de 1000 km (c’est ce que Décathlon promet), ce qui est déjà un exploit dans le milieu des chaussures avec une plaque de fibre de carbone ». Analyse.
- Poids : 237 g (pointure 9.5 US / 42.5 EUR)
- Drop : 8mm
- Largeur : 7.8 cm à l'arrière et 10.6 à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle) : 37 mm derrière et 29 mm devant
- Semelle intermédiaire : VFOAM en matériau Pebax, et plaque carbon
- Prix public conseillé : 150€
Le mesh de cette chaussure Kiprun est plus épais qu'une chaussure "carbone" classique et bien aéré, et surmonté d'une finition agréable en cuir synthétique aux endroits qui pourraient irriter, le contour de la cheville ainsi que le haut de la languette. Deux coussinets viennent également adoucir l'arrière de la chaussure, et un protège le dessous de la languette, juste en dessous du nœud du lacet. La finition est un peu brute, mais l'aspect est solide et fait pour durer. Le chaussant est confortable et maintient bien le pied.
Avec ses 237 g en pointure 42.5, la Kiprun KD900X n’est pas la plus légère des "carbones" sans être très éloignée de la moyenne qui varie autour de 215 grammes. Par contre, à 150 €, elle est clairement la moins chère des chaussures dites "technologiques" qui tournent autour des 250 €. Son drop annoncé est de 8 mm, mais j’avais l’impression d’avoir au pied des "drop zero". Ce sentiment ne va pas aider pour la bascule vers l’avant du coureur, mais il donne un sentiment de grande stabilité, notamment au talon. Les stacks avant et arrière (hauteur de la semelle intermédiaire) sont dans la fourchette basse des chaussures technologiques.
L'amorti est assez ferme sans être inconfortable. Comme la chaussure haut de gamme de Decathlon a un peu moins de hauteur au niveau de la semelle intermédiaire et que le talon est très bien soutenu, je confirme ce sentiment rassurant de stabilité et de proximité avec le sol.
La plaque en fibre de carbone est nettement plus fine et moins rigide que chez les concurrents. Est-ce une décision pour limiter les coûts ou un positionnement de la marque pour permettre un déroulement du pied moins dirigé et rigide ? La mousse de la semelle intermédiaire donne un sentiment moins important de retour d'énergie, mais c'est peut-être le prix à payer pour durer plus de 1000 km sans perdre ses propriétés, comme le signalent certains coureurs avec d'autres marques. Decathlon a aussi fait le choix d'une mousse PEBA produite par la société Arkema (une branche de la société TotalEnergies).
La Kiprun KD900X semble construite pour durer plus de 1000 km (c'est ce que Décathlon promet), ce qui est déjà un exploit dans le milieu des chaussures avec une plaque de fibre de carbone. Et à 150 €, le rapport qualité/prix et prix/km parcourus est imbattable. Je la conseillerais sans crainte aux coureurs en recherche de sensations lors d'entraînements plus rapides et de courses de courte à moyenne distance (jusqu'au semi-marathon). Il faudra probablement attendre une version améliorée au niveau de l'effet "bascule" et une semelle intermédiaire plus en phase avec les améliorations de l'économie de course (et de l’endurance)* pour la recommander sur des distances au-delà du semi-marathon. Ce qui ferait le bonheur de Yoann Kowal (champion d'Europe du 3000 m steeple), qui s'est engagé dans la promotion et le développement de la marque Kiprun de Decathlon, dont la KD900X est le fer de lance.
*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.
Testé en 2023
INOV-8 - TRAILFLY ULTRA G 280
Inov-8 facilite la vie des trailers en intégrant le poids (en taille standard) de ses chaussures dans le nom du produit. La TrailFly G270 pèserait donc 270 grammes, le G280, 280 grammes etc. La G270 est donc un peu plus légère que sa grande sœur G280. Malgré des similitudes évidentes, (semelle extérieure en graphène, crampons de 4mm de profondeur et.) ce sont plutôt de fausses jumelles car la G270 est destinée à un public exigeant et averti adepte du « zéro drop ». Analyse.
- Utilisation préconisée : courte et moyenne distance de trail
- Poids : 237 g (pointure 9.5 US / 42.5 EUR)
- Drop : 8mm
- Largeur : 7.8cm à l'arrière et 10.6cm à l'avant
- Stacks (hauteur de la semelle) : 37mm derrière et 29mm devant
- Semme intermédiaire : VFOAM en matériau Pebax et plaque de carbon
- Prix public conseillé : 150€
En pointure 9.5 us ou 43 eur (juste au-dessus du standard de 9.0 us ou 42.5 eur) je les ai pesées à 255g. Etonnement c’est encore mieux que ce que décrit le fabriquant, la chaussure est clairement dans la catégorie des légères. Le mesch (le dessus de la chaussure) est fin et bien fini. Un pare-pierre imposant et protecteur en nylon thermocollé démarre de l’avant de la chaussure pour s’arrêter juste avant le talon de chaque côté. Il remonte à 4 endroits à gauche et à droite de la chaussure, pour venir se rattacher aux renforts des passants de lacet, de sorte à bien renforcer toute la chaussure. Le chaussant est très confortable et ne provoque pas la moindre irritation, même à ma première utilisation sur un gros D+. Le pied est très bien maintenu en largeur, et même si la marque annonce une « toe box » assez large, l’espace est uniquement disponible pour les orteils, et mon pied fin est bien maintenu latéralement. Deux caractéristiques sortent du lot au niveau du chaussant. La première est que la chaussure est très efficace en dévers, l'accroche est très bonne sur la terre sèche ou humide, le « zero drop » est probablement un début d’explication. L’autre est la semelle de propreté qui joue plus qu'un rôle de "propreté". Sur un parcours détrempé, la semelle de propreté n’a pas « voyagé » probablement aidée par les petits cailloux thermoformés sur sa partie inférieure
La semelle G-grip (qui contient du graphène, pour l’accroche et la longévité) nous a une nouvelle fois surpris par son efficacité sur les terrains secs à moyennement boueux. Ses cales ne font que 4 mm de profondeur et pourtant vous donnent une grande sensation de sécurité à la pose du pied. Même sur terrains détrempés elle est très efficace, notamment par sa faible largeur de la semelle, qui lui permet d’aller chercher le grip plus bas.
C’est ce qui fait la spécificité de la G270, il s’agit ici d’une chaussure à zero drop*, ce qui signifie qu’il n’y a pas de différence de hauteur entre l’avant et l’arrière de la chaussure, et vous êtes posé à 22mm du sol, devant comme derrière. Cette hauteur se situe dans la fourchette basse, ce qui offre un grand sentiment de contrôle et de sécurité dans les dévers et les parties techniques. C’est la sensation première en essayant cette chaussure. A contrario, le talon doit descendre quelques millimètres plus bas à chaque pas, ce qui occasionne un étirement du mollet ainsi que du tendon et peut provoquer une gêne, voire même une blessure si on ne prend pas le temps de s’acclimater à ce genre de chaussures, surtout dans les dénivelés. L’amorti de la fine semelle n’est pas très important. A l’inverse, la G270 avec son drop zero est conseillé pour les coureurs qui connaissent une instabilité des chevilles. On est plus près du sol au talon et cela réduit rapidement les risques d’entorse.
*le drop des chaussures classiques, aussi bien en trail que sur route, est généralement compris entre 5 et 10mm.
La mousse de la chaussure n’offre pas d’effet bondissant, mais la grande légèreté de l’ensemble en fait une chaussure très dynamique. C’est le pied qui doit travailler, mais il n’est en aucun cas bridé par cette chaussure fine et légère. La semelle de propreté « Boomerang » apporte un peu de rebond grâce aux petits cailloux thermoformés qui recouvrent sa partie inférieure.
L’Inov-8 TrailFly G270 V2 est une excellente chaussure, légère et dynamique, si vous voulez aller vers plus de minimalisme (la protection en plus), à condition de bien prendre le temps de vous acclimater à sa spécificité du zéro drop. Elle est redoutable dans les devers. Ce pourrait-être une option intéressante si vous souffrez d’entorses à répétition car, comme diraient certains ingénieurs : on a « inventé » les entorses en mettant de la matière en dessous du talon. Nous suggérons la G270 pour des coureurs plutôt expérimentés qui s’attaqueraient à des distances courtes à moyennes.
Testé en 2023
SALOMON - SPEEDCROSS 6
S’il est une chaussure de trail que l’on reconnait au premier coup d’œil, c’est bien la Speedcross de Salomon avec son pare pierre généreux, son laçage rapide et sa semelle fortement cramponnée…
- Catégorie : trail-running
- Utilisation préconisée : terrains boueux
- Poids : 299 g (pointure 43 1/3)
- Drop : 10mm
- Prix public conseillé : 140€
Quand on y regarde de plus près, la nouvelle Speedcross n’est plus tout à fait la même. Toutefois, les designers de Salomon, à l’instar des concepteurs des berlines allemandes, savent faire évoluer leur produit par petites touches subtiles pour ne pas choquer leur clientèle fidèle depuis la première version en 2006. Les associations de couleurs sont audacieuses et originales. Le pare pierre en nylon collé entoure toute la chaussure et remonte même sous la forme de 3 triangles pour renforcer les passants du fin lacet. La languette possède, bien évidemment, la petite pochette pour loger l’excédent de lacet. L’empeigne de la chaussure est désormais constitué d’une fine toile en nylon qui recouvre le mesh pour une meilleure résistance à la déchirure et à l’abrasion. J’espère que cette solution pourra apporter une solution à un problème récurrent sur les précédentes générations de Speedcross, qui se déchiraient parfois aux plis du pied, mais j’ai des doutes quant à sa résistance du nylon face aux ronces. Le pied est bien maintenu dans la chaussure et le système Quicklace permet de bien répartir le serrage sur l’ensemble de l’avant pied. On sent que la chaussure remonte assez haut vers les malléoles, sans doute pour ne pas se retrouver en chaussettes dans les bourbiers. Une première sortie avec les Salomon sur un trail nocturne et boueux de 13km et avec un gros D+ confirme un chaussant très adapté et irréprochable, même lorsque les pieds sont mouillés. Le pied est bien maintenu et les doigts de pied ne vont pas butter dans l’avant en descente.
S’il y a un aspect sur lequel j’attends cette Salomon, c’est bien celui-ci, car les précédentes générations étaient tout simplement ce que je connaissais de mieux pour les parcours très boueux. Ses crampons imposants et forts espacés mordent la boue pour vous procurer une accroche hors norme en montée, et aussi en descente avec des appuis francs. A l’inverse, on est beaucoup moins à l’aise avec ces gros crampons sur les passages routiers. Ils sont désormais en forme de Y (et plus en triangle comme avant), afin de mieux évacuer la boue. Attention cependant aux roches et pavés humides, car le grand espacement des crampons diminue la surface de contact au sol. Autre atout au niveau de l’accroche, la faible largeur totale de la chaussure permet au pied de s’enfoncer dans la boue afin d’aller chercher le « grip » plus bas.
On ressent assez fort les impacts lorsqu’on évolue sur des surfaces dures avec les Speedcross 6, et les portions de route ne sont pas les bienvenues. Mais comme leur terrain de prédilection est la terre, surtout quand elle est humide, c’est la boue elle-même qui se chargera de prendre soins de vos articulations. On ressent aussi très bien les aspérités du terrain. Je dirais qu’il est tout de même possible de les porter sur un trail hivernal de moyenne à longue distance (50 à 70km) du moment qu’il n’y ait pas trop de longues portions de route.
Avec cette Speedcross 6, on ne ressent pas ce petit plus qui vous aide à enrouler le pied et à augmenter l’allure, comme avec d’autres chaussures de trail plus rebondissantes. On ne peut pas être fort en tout. On a l’impression qu’elle laisse le pied travailler par lui-même, mais en le laissant très libre. Elle est un peu plus légère que les versions précédentes.
C’est une chaussure qui donne un grand sentiment de protection, en enveloppant très bien le pied, et qui inspire l’aventure dès le premier regard. Il s’en vend même certaines versions dans des magasins de mode parisiens. Mais là où je les emmènerais sans hésiter, c’est sur des trails hivernaux de courte ou moyenne distance, bien pentus et boueux.
Testé en 2023
HOKA - ONE ONE SPEEDGOAT 5
La Speedgoat 5 reste une chaussure relativement légère, que je conseillerais à un coureur débutant ou confirmé, qui souhaite allonger sa distance de course…
- Catégorie : trail-running
- Utilisation préconisée : ultratrail longue distance
- Poids : 290 g (pointure 43 1/3)
- Drop : 4mm
- Prix public conseillé : 150€
La Hoka n’a pas l’allure d’une grande aventurière à première vue, son mesch est assez fin et classique, ses couleurs sont chatoyantes et seul un petit pare pierre en nylon collé protège l’avant de la chaussure. La languette est ajourée et est prolongée sur l’avant de la chaussure par un carré de tissus plus fin et élastique que le reste du chaussant. L’arrière de la chaussure monte assez haut sur le tendon d’Achille, afin de l’enfiler plus facilement. Mon pied étroit est bien maintenu, et je ne ressens pas de frottement parasite.
La semelle extérieure Vibram Métagrip, très large, comporte des cales de 4.5mm de profondeur en forme d’Y. Ces cales sont de plus petite taille et plus rapprochées que d’autres modèles trails plus accrocheurs, cela rend la Hoka plus polyvalente sur des surfaces plus dures. L’accroche est très bonne sur terrain sec à humide, mais on trouve ses limites dans les terrains très boueux. Un essai sur terrain enneigé et verglacé démontre qu’elles s’en sortent très bien en conditions hivernales également. La largeur de la semelle est très importante (11.7mm à l’avant du pied), c’est une spécificité de la Hoka et cela lui offre une très bonne stabilité dans les terrains défoncés.
La semelle intermédiaire est très épaisse et «englobe » le pied, comme pour le protéger. C’est la marque de fabrique des Hoka. On a l’impression visuelle que le pied s’enfonce dans la semelle. C’est la plus massive, mais paradoxalement la plus légère de notre test. J’ai la sensation d’être posé sur un gros tampon, qui dissipe très bien les vibrations des chocs répétés, ce qui doit être appréciable pour terminer un ultra trail. D’un autre côté, l’épaisseur de la semelle diminue le ressenti du terrain, ce qui peut gêner certains traileurs aguerris.
En basculant vers l’avant à l’arrêt, on sent comme un petit rouleau sous les métatarses. Il vous aide à enrouler le pied dès que vous accélérez l’allure. Le faible drop de 4 mm me faisait un peu peur sur papier, mais il ne me gène pas en courant et je ne ressens pas tension au niveau du tendon ou du mollet en fin de séance.
Le point fort de la Hoka One One Speedgoat 5 est sa semelle large et épaisse, qui joue le rôle de protection pour les articulations et les muscles. Attention toutefois aux chevilles instables qui pourraient trouver le modèle trop surélevé et à risque. La Speedgoat 5 reste une chaussure relativement légère, que je conseillerais à un coureur débutant ou confirmé, qui souhaite allonger sa distance de course. Ses petits points faibles pourraient être l’épaisseur de sa semelle qui anesthésie un peu les sensations de course et son empeigne en mesch classique qui pourrait être malmené dans des terrains très hostiles.
Testé en 2023
INOV-8 - TRAILFLY ULTRA G 280
La mousse Flyspeed, qui est en fait de la mousse infusée d’azote, rend ces chaussures de trail assez dynamiques…
- Catégorie : trail-running
- Utilisation préconisée : trail longue distance
- Poids : 297 g (pointure 42 1/2)
- Drop : 8mm
- Prix public conseillé : 190€
L’empeigne (partie supérieure de la chaussure) est en mesch avec un relief épais et résistant aux terrains hostiles, de couleur sobre relevée par la couleur orange peps de la semelle. L’avant de la chaussure semble bien protégée par un renfort en plastique collé. La qualité d’assemblage (coutures, collage, contour des œillets) est irréprochable. La languette est attachée au reste du chausson des deux côtés, de sorte qu’elle ne puisse pas bouger. Je regrette juste l’absence d’une poche de rangement des lacets dans celle-ci. On commence à s’habituer à ce gadget, présent chez plusieurs fabricants.
La semelle est composée de crampons de 4 mm de profondeur (c’est dans la moyenne basse des chaussures de trail) en forme de pavés assez larges, surmontés de petits points en relief. Je ne sais pas dire si c’est dû à la rainure de séparation sur la semelle extérieure entre le talon et l’avant de la chaussure, mais la pose du talon est très sécurisante dans les parties empierrées. La semelle améliorée par le graphène (matériau dérivé du carbone qui semble s’imposer chez Inov-8) est très efficace dans les terrains moyennement boueux. Elles ne montrent leurs limites que lorsque le terrain est très boueux, mais elles ne sont pas prévues pour cela. Il y a d’autres modèles dans la gamme Inov-8 pour ces conditions de course.
Les premières sensations de course sont agréables, l’amorti est bien présent. La semelle intermédiaire n’est pas trop dure sur une portion de route. La semelle roule bien sous le pied, cela semble un de ses points forts. On ne sent pas qu’on a une semelle de trail. On se sent comme dans une bonne chaussure de route pour les endurances.
Je les trouve très dynamiques pour des chaussures de trail, probablement grâce à la mousse Flyspeed qui est en fait de la mousse infusée d’azote (une première pour la marque britannique). La forme de la semelle donne la sensation d’un retour rapide vers l’avant du pied. Dès que j’accélère un peu, je me sens atterrir sur le milieu du pied et rouler vers la pointe sans forcer, un peu à l’image d’une chaussure carbone. C’est très agréable pour une chaussure de trail. Elles devraient convenir à merveille aux coureurs en recherche de sensation de vitesse.
C’est un modèle qui a une place très précise dans la gamme des chaussures de trail-running. Elle conviendra parfaitement aux coureurs en recherche de sensation de vitesse avec un amorti et une traction de bon niveau. Je conseillerais cette chaussure aux coureurs expérimentés en recherche de performance quelle que soit la distance. Par contre, pour les débutants, je serais plus prudent en les conseillant pour des distances et des terrains plus abordables. Le point délicat pourrait être son prix de 190€ qui n’est pas à la portée de toutes les bourses.
Lampes frontales
Testé en 2024
Raidlight ultralight 1200
Entamé fin d’année 2023, l’ultralight 1200 est un premier pas prudent et réussi de Raidlight dans le monde des produits électroniques et du marché des lampes frontales.
- Puissance : 1200 lumens
- Poids : 129 g
- Autonomie : de 3h30 à 1000 lumens à 30h30 à 45 lumens (données constructeur)
- Modes : 5 modes d’intensités différentes, plus un mode boost et 3 modes clignotants.
- Alimentation : batterie 18650 2600mAh + 1 seconde fournie. Le « 18650 » est un standard qui signifie un diamètre de 18 mm, une longueur de 65 mm, et une forme cylindrique ou en « 0 »
- Faisceaux lumineux : large ou mixte (large et focalisé)
- 3 niveau d'intensité par mode
- Alimentation : batterie rechargeable Lithium-Ion 2600 mAh (fournie)
- Temps de charge : 4h30.
- Etanchéité : IP66 qui garantit une résistance à l’eau et à la poussière, mais ne permet pas une immersion totale du produit dans un liquide.
- Prix public conseillé : 100€ (10€ pour une batterie de rechange)
La Raidlight ultralight 1200 est une lampe multifonctionnelle, qui peut être portée sur son bandeau comme lampe frontale, mais également tenue à la main, accrochée à un vêtement par son attache clip ou à une surface métallique grâce à son côté magnétique. La lampe et sa batterie mesurent moins de 10 cm et ne pèse que 90 gr. Elle se fixe sur un bandeau serre-tête en tissu recyclé, renforcé par un passant sur le dessus de la tête.
Sa batterie est de format 18650, qui est un standard utilisé pour de nombreux objets courants, comme les vélos électriques ou les lampes de poche, par exemple. Cela garantit une grande disponibilité en cas de besoin, ainsi qu’un prix raisonnable (+/- 10€) mais une seconde unité est fournie d’office avec la lampe. Le cordon de recharge semble propre à la marque et se connecte à la lampe par une astucieuse fiche aimantée, qui offre un maintien efficace et semble indestructible. La recharge s’appuie sur une prise USB classique. Le concept est assez répandu dans le milieu des constructeurs de lampes frontales depuis quelques années déjà. Raidlight a cependant amélioré quelques détails et allégé l’ensemble.
Place au test terrain.
Dès les premières foulées, on sent qu’il ne faut pas hésiter à serrer un peu le bandeau serre-tête, pour éviter de sentir la lampe faire des mouvements de haut en bas, car malgré son poids plume, le centre de gravité est situé à l’avant (lampe + batterie). Heureusement, le bandeau est suffisamment large pour permettre un serrage ferme tout en restant très confortable. Le bouton unique se trouve sur le sommet de la lampe, et vous pouvez le placer à gauche ou à droite en clipsant la lampe dans son support. Une pression allume la lampe à 1000 lumens. En maintenant le bouton pressé, les différentes puissances se succèdent en diminuant. Lorsque vous avez sélectionné la puissance qui vous convient, elle est mémorisée, et vous pouvez éteindre et rallumer la lampe à cette puissance.
Quelle que soit la puissance sélectionnée, une double pression vous offrira un boost à pleine puissance qui durera +/- 30 secondes. Lorsque vous enchainez les double-clics, vous passez par d’autres modes, parfois surprenants : stroboscopique, SOS etc. Le faisceau est large et puissant, avec un point central plus éclairé dans la trajectoire à suivre, comme aime les coureurs. Les 1000 lumens permettent d’évoluer pendant les 3h30 annoncées. Le changement de batterie est un jeu d’enfant et très rapide, mais pourrait devenir problématique dans le noir complet si on se retrouve seul, car il n’y a pas de témoin de batterie. Un second petit bémol est l’absence de diode rouge à l’arrière, mais il est très facile de fixer soi-même un micro phare (de vélo, par exemple), à lumière fixe ou clignotante. C’est conseillé si on emprunte des routes et qu’on n’a pas des vêtements réfléchissants.
Entamé fin d’année 2023, l’ultralight 1200 est un premier pas prudent et réussi de Raidlight dans le monde des produits électroniques et du marché des lampes frontales. Vous ne prenez aucun risque avec cette lampe légère, simple d’utilisation, robuste, relativement bon marché et équipée de batteries standards, faciles à remplacer en cas de besoin. Elle est surtout multifonctionnelle et donc très appréciée par les raiders multisports et les baroudeurs en tous genres, qui transforment volontiers leur lampe frontale en lampe de poche pendant parfois des nuits entières.
Testé en 2022
PETZL - NAO RL
Autant le dire de suite, quand Petzl remplace le fleuron de sa gamme, il s’agit d’un petit évènement, et les gaillards n’ont pas droit à l’erreur. J’ai testé la Nao RL et voici mes impressions…
- Puissance : 1500 lumens
- Poids : 145 g
- Autonomie de 2h (puissance max) à 80h, selon le mode choisi
- 2 modes : adaptatif (Reactive Lighting© ou fixe (Standard Lighting)
- Faisceaux lumineux : large ou mixte (large et focalisé)
- 3 niveau d'intensité par mode
- Alimentation : batterie rechargeable Lithium-Ion 3200 mAh (fournie)
- Temps de charge : 3h30
- Étanchéité : IPX4 (résistant aux intempéries)
- Prix public conseillé : 159.90€
Testé en 2022
PETZL - IKO CORE
Pour ceux qui ne veulent pas mettre le prix du très haut de gamme et/ou qui courent sur des surfaces avec moins d’obstacles, et réclamant par conséquent moins de luminosité (ravel ou halage, même dans le noir complet), nous vous proposons un petit test express de la IKO CORE…
- Puissance : 500 lumens
- Poids : 79 gr
- Faisceaux lumineux : large ou mixte, avec plusieurs niveaux d’éclairage blanc pour répondre aux différents besoins (vision de proximité, déplacements et vision lointaine)
- Alimentation : batterie rechargeable CORE 1250 mAh (fournie)
- Temps de charge : 3 h
- Compatibilité piles : alcalines, lithium ou rechargeables Ni-MH
- Étanchéité : IPX4 (résistant aux intempéries)
- Autonomie : 2h30 à 500 lumens (9h à 100 lumens)
- Prix public conseillé : 80€
Autres accessoires
Testé en 2024
Lunettes - Rudy Project - Astral
- Produit : lunettes de performances
- Catégorie UV : 2, 3 ou 4
- Genre : Unisex
- Dimension : 147 - 130 mm
- Hauteur : 55 mm
- Poids : 26 g
- Prix public conseillé : 129.90€
- Made in Italy
L'Astral ne pèse que 26 g, autant dire qu’on la ressent à peine sur le nez. Les branches sont directement reliées au grand verre de type masque, sans monture sur le pourtour, ce qui permet une très bonne aération pour éviter la buée. Elle est construite dans un matériau durable, qui est le Rilsan Clear : un dérivé de la transformation de l'huile de ricin. Il est également produit par des agriculteurs certifiés. La monture reste bien en place sur le visage, et ne provoque aucune gêne.
Cependant, ce sera un élément à bien vérifier lors de l’achat, car il n’y a aucune possibilité de réglage des branches, ce qui explique son prix attractif. La seule possibilité de réglage se situe au niveau de l’écartement du repose-nez. Le grand verre monopièce possède un aspect plat et un reflet miroir coloré. On peut dire qu’on est dans la grande tendance actuelle. Il s’agit d’un verre de catégorie 3 au niveau de la teinte solaire, c’est-à-dire qu’il convient pour un bon ensoleillement (la catégorie 4 est réservée à la haute montagne, et est interdite pour la conduite automobile). De ce fait, cette teinte s’avère un peu trop foncée lorsqu’on passe d’une zone fort éclairée à une zone plus ombragée. Des verres miroirs de catégorie 2 existent toutefois pour ce modèle et ainsi éviter cet inconvénient (par exemple, le verre multilaser Ice). On peut alors mettre les lunettes sur la tête, mais attention à la transpiration dans les cheveux, qui vient tacher les verres. Nous aurions préféré des verres photosensibles, qui s’éclaircissent dans cette situation.
Si l’utilisation des lunettes de sport est moins généralisée en course à pied que dans d’autres sports comme le cyclisme par exemple, il est souvent recommandé d’en porter pour les courses en montagne, et leur usage peut également vous faciliter la vie si vous devez porter une correction optique. Pour ce faire, plusieurs solutions s’offrent à vous. Vous pouvez, soit les porter par-dessus des lentilles de contact, afin de les protéger des poussières et du vent, soit intégrer une correction optique aux lunettes de sport. La marque Rudy project propose une solution pour sa paire Astral : le RX OPTICAL INSERT. L'insert est une technologie comprenant des verres optiques venant se clipser à l’intérieur des lunettes.
Nécessaire en montagne et intéressante sur route, nous avons affaire ici à une très bonne monture de sport, possédant des verres qui offrent un rendu parfait et sans déformation, malgré leur courbure importante. Si vous souhaitez privilégier le look aux dernières tendances de l'Astral, cette pair est faite pour vous !
Testé en 2024
Lunettes - Rudy Project - Rydon slim
La Rydon slim, lunettes de soleil de Rudy project, est une monture polyvalente destinée aux fins visages avec une monture propice pour les corrections oculaires et branchée pour les différentes disciplines du running…
- Produit : lunettes polyvalentes
- Catégorie UV : 2, 3 ou 4
- Genre : Unisex
- Dimension : 66#12 - 133 mm
- Hauteur : 40 mm
- Poids : 25 g
- Prix public conseillé : 199.90€
- Made in Italy
La Rydon slim se distingue de la Rydon classique uniquement par la découpe du verre qui est différente. Il s’agit d’une architecture de monture assez habituelle en lunettes de sport, avec une épaisse monture uniquement sur le dessus des verres et au niveau du nez, et des verres qui viennent se clipser dans cette monture. Cela lui confère un look très courant, voire même « rétro », mais c’est également ce qui permet à la marque de proposer des verres optiques à monter directement sur la monture.
Les branches droites et métalliques, de très bonne facture, possèdent des embouts réglables à leur extrémité, ce qui est un réel plus au niveau du maintien, ou pour éviter que les branches ne viennent en contact avec un élément d’un casque de vélo ou de ski, par exemple. Il existe également un réglage de la largeur du nez.
Les verres possèdent un aspect bombé beaucoup plus classique que sur le modèle Astral, mais ils sont photosensibles, ce qui les rend agréables dans toutes les conditions de luminosité. Les verres sont gris, et lorsque la luminosité est faible, ils sont assez transparents et donnent l’impression de porter des lunettes de vue, et non des lunettes solaires. Ce n’est pas des plus esthétique mais il existe d’autres verres photosensibles avec un revêtement miroité à l’extérieur (comme les verres photochromiques IMPACTX indestructibles et garantis à vie contre la casse, par exemple), ce qui gommerait ce petit inconvénient.
Tout comme l'Astral, la technologie RX OPTICAL INSERT permet de venir clipser des verres optiques à l'intérieur des lunettes.
Une autre possibilité s'offre aux détenteurs de cette monture. La seconde solution est l’OPTICAL DOCK, c’est à dire que les verres d’origine sont remplacés par des verres optiques. Cette solution n’est disponible que pour le modèle Rydon slim parmi nos modèles de test.
Comme pour le modèle Astral, la Rydon slim est une très bonne monture de sport, importante en montagne et agréable sur route. Elle possède des verres qui offrent un rendu parfait et sans déformation.
Un élément de différenciation est son côté pratique par le fait qu'il est possible de remplacer les verres classiques par des verres optiques, à la place d'utiliser l'insert.
Testé en 2023
Sac de couchage - Raidlight - ULTRA DOWN 2 en 1
La marque Raidlight, bien connue dans le milieu du trail-running, propose un article plutôt insolite avec la nouvelle version de son ULTRA DOWN 2 en 1. C’est donc le bon moment pour sortir des sentiers battus, au propre comme au figuré. L’aide d’un expert est indispensable tant l’utilisation est spécifique. Merci à Karim, militaire de carrière et moniteur de sport à l’armée depuis 13 ans. Il a déjà participé à de nombreux exercices et missions à l’étranger et son expérience est précieuse.
- Sac de couchage Raidlight ULTRA DOWN 2 en 1
- Produit : sac de couchage convertible en doudoune de bivouac
- Poids : 600 g
- Prix public conseillé : 249.90€
Ce qui m’interpelle au premier regard avec ce Raidlight ULTRA DOWN, c’est sa petite taille. Il est fourni dans un sac de compression de seulement 25x16 cm, dans lequel il est assez facile de le replacer après usage. Un sac de stockage sous forme de filet est également fourni, pour un rangement plus rapide lorsque la place n’est pas comptée. Le sac est de forme « sarcophage » (étroit en bas, plus large en haut), ce qui a pour but de limiter le volume intérieur à chauffer, afin de bénéficier d’une sensation de chaleur plus rapide. Attention de ne jamais acheter un sac de couchage sans l’essayer, car dans le cas présent, j’ai la sensation de bien le remplir, malgré mon petit gabarit d’1m72. Celui-ci est pourtant en taille unique. Il n’est pas facile de le fermer, vu le peu de place pour bouger et le fait que la tirette n’est pas prévue pour pouvoir passer par l’intérieur du sac.
Le sac Raidlight ULTRA DOWN est composé d’une enveloppe en polyamide, qui comprend une petite poche bien pratique pour ranger son smartphone à portée de main, rembourrée de duvet à 90% et de plumettes de canard blanc. Karim : « le duvet a la particularité d’être très léger et facilement compressible, mais attention qu’il perd toutes ses qualités isolantes dès qu’il est mouillé. Il faudra, par conséquent, le protéger des intempéries ».
Il s’agit ici d’un sac qu’on peut qualifier de « 2 saisons ». Il vous permettra de bivouaquer en montagne au printemps et en été, lorsque les températures nocturnes fleurtent avec les 0°, sans toutefois descendre beaucoup plus bas (-4° au plus).
Karim : « Un trailer affûté en vue d’une épreuve pourrait ressentir plus rapidement une sensation de froid, étant-donné sa faible masse graisseuse. C’est à prendre en compte lors du choix d’un sac de couchage. Par comparaison, l’armée nous met à disposition des sacs de couchage pouvant être exposés à des conditions jusqu’à -20°, mais ils sont nettement plus lourds et encombrants que les 600gr du sac Raidlight. Lors des exercices avec bivouac, je couple souvent le sac de couchage avec un deuxième sac « chaussette thermique » pour gagner des degrés.
Dans un sac de couchage, la chaleur est créée par le corps et chauffe ainsi l’espace intérieur du sac. Autrement dit, votre confort dépend de l’isolation du sac de couchage. Un espace réduit chauffera plus rapidement qu’un grand espace. Il est conseillé de choisir un sac de couchage adapté à votre gabarit.
Une norme européenne (EN13573) a été prévue pour harmoniser au niveau européen, les caractéristiques de températures des sacs de couchage, notamment pour des soucis de sécurité. Ainsi, 3 températures repères ont été créées : la température de confort, la température limite et la température extrême.
La première température indiquée lorsque vous choisissez votre sac de couchage est la température de confort. Elle correspond à la température à laquelle on peut dormir en position “relâchée” (typiquement sur le dos, les bras le long du corps), à l’équilibre thermique. C’est la température à laquelle vous êtes sûr de ne pas avoir froid. La température limite (inférieure) correspond à la température à laquelle, en position relâchée sur le dos, vous ressentirez les effets du froid. A cette température, votre sommeil sera troublé, sans pour autant mettre en danger votre vie. Vous aurez tendance à vous recroqueviller. La température extrême indique la température à laquelle votre vie sera mise en danger car les risques d’hypothermie seront bien trop importants. Il est très fortement déconseillé d’utiliser cette température comme repère principal. Il est de votre devoir de vous renseigner au préalable des conditions dans lesquelles vous vous trouverez et des variations de températures auxquelles vous serez confronté pour vous assurer que votre sac de couchage correspond à vos besoins.
Pour le sac Raidlight, les températures renseignées sont : extrême -4°, limite : +2°, confort : +8°. Mais cette sensation de froid est très personnelle. Pour les frileux, il ne faut pas hésiter à opter pour un sac de couchage avec une température de confort plus basse que mentionnée (un sac de couchage 0°C si vous êtes face à des températures de 5°C par exemple). Il existe également des différences entre les sexes. Les hommes sont, généralement, moins sensibles au froid que les femmes, il est important d’en tenir compte lors de l’achat. Certains fabricants indiquent des températures de confort différentes selon le genre, pensez à bien vous renseigner !
La doudoune de bivouac : le Raidlight ULTRA DOWN 2 en 1 a la particularité de se transformer en doudoune de bivouac. Il suffit pour cela d’ouvrir complètement la tirette du côté de la tête (elle est à double sens), d’ouvrir les deux orifices pour passer les bras, au moyen des deux petites tirettes également, et de remonter le bas du sac de couchage en venant l’accrocher aux deux boucles au niveau des épaules, à l’aide de velcros. Cette doudoune sans manches pourra servir d’appoint sur un bivouac en conditions sèches, mais ne vous dispensera pas d’emporter une doudoune classique. Il s’agit là d’un petit plus, mais pas d’un argument de poids au niveau du choix d’un sac de couchage, à mon sens.
Il s’agit d’un sac extrêmement compact et léger, qui offre un très bon rapport poids / volume / température d’utilisation. Il est dommage que la tirette ne se manipule pas depuis l’intérieur, et les grands gabarits regretteront qu’il n’y ait qu’une seule taille. Le prix se situe dans la moyenne des sacs de cette qualité et la possibilité de le transformer en doudoune est un petit plus qui pourrait s’avérer utile. Dernier détail écoresponsable, Raidlight propose une garantie légale de 2 ans, mais surtout une réparabilité à vie.
Notre testeur
Olivier Dorthu
Chaque saison voit fleurir son lot de nouveautés, vêtements, chaussures et autres accessoires. Pour rendre la course à pied plus moderne. Face au flot continu de nouveautés, il est parfois difficile de comparer les articles et de se forger une opinion. Cette rubrique devrait vous y aider.
Nous vous présentons Olivier (photo). Il teste et va tester pour vous toutes les nouveautés soumises à l’équipe Zatopek et partage ses impressions via cette rubrique. Il n’a pas de lien économique avec les marques, ce qui garantit une indépendance de jugement. Il court lui-même et varie ses distances et ses terrains de jeu : marathon, cross ou trail. Il a d’autres passions sportives, comme le VTT et le vélo sur route, ce qui l’aide à comparer les sports. Une dernière qualité était nécessaire pour valider la fonction : le sens de l’observation ! Qu’il maitrise plus que quiconque. Indépendant, sportif multidisciplinaire et observateur. Voici les trois qualités qu’Olivier met à votre service dans cette rubrique.