Testé pour vous !

Sur le banc d'essai

Montres

Testé en 2023

COROS - PACE 3

On ne présente désormais plus la marque Coros, qui a su se faire une place en quelques années dans le paysage des montres GPS multisports. Son rapport qualité-prix et son autonomie sont au-dessus de la moyenne, et plus récemment ses partenariats avec des coureurs de premier plan comme Eliud Kipchoge en marathon ou Kilian Jornet en trail running ont contribué à sa notoriété. Nous avons testé le troisième opus du modèle Pace, qui est le modèle d’entrée de gamme, même s’il n’a plus grand-chose à envier à ses grandes sœurs.

Fiche technique
  • Poids : 30gr avec bracelet nylon, 39gr avec bracelet silicone
  • Écran : verre minéral tactile LCD à mémoire permanente 1.2 pouce de diamètre (24x24mm), 64 couleurs
  • Boitier :  41.9 x 41.9 x11.7mm
  • Étanchéité : 5ATN
  • Navigation : fil d’Ariane (indication fléchée), avec une fonction « turn by turn » à venir (indication affinée)
  • Autonomie : 38 H (mode full gps standard, 2 systèmes), 25 H (5 systèmes), 15 H (5 systèmes en double fréquence)
  • Mémoire : 4 Gb, pour télécharger de la musique en MP3
  • Prix Public Conseillé:  249€
Unboxing

Les similitudes esthétiques sont grandes avec la Pace 2, mais le produit est bien différent. Le boîtier est un millimètre plus plat, et les largeurs de bracelets passent au format de 22 mm, contre 20 auparavant. Je dis « les bracelets », car vous en recevrez d’office deux avec la montre : un en nylon fermé par un système de scratch, très léger et réglable de façon micrométrique, et un autre en silicone très ajouré, que je trouve un peu mieux fini, mais chacun se fera son opinion. Le verre est minéral, et non en saphir comme sur les modèles plus haut de gamme. Cela le rendra, dès lors, un peu moins résistant aux rayures. Le boîtier ainsi que la lunette sont en polymère renforcés de fibres. On constate que tout est pensé pour alléger au maximum ce nouveau modèle de la Pace, notamment destiné aux marathoniens. Et cela se sent, ou plutôt ne se sent pas car on n’a pas l’impression d’avoir une montre au bras, tellement elle est légère. Son écran de 1,2 pouce reste cependant bien lisible, puisqu’il est de la même dimension que celui d’une Apex (le modèle supérieur) de 46 mm de première génération, par exemple, qui possédait un bord plus épais.

Nouveautés techniques

Au rayon des nouveautés par rapport à la Pace 2, la batterie gagne 8 heures d'autonomie en suivi GPS, pour atteindre le total impressionnant de 38 heures en mode GPS standard, et l’écran est désormais tactile ! Un nouveau chipset satellite permet de se connecter à tous les systèmes de navigation (5, contre 4 auparavant), pour assurer plus de précision à la trace. Du côté de la connectivité, il ne sera plus possible de coupler des accessoires ANT+*, il faudra les choisir en Bluetooth, mais la montre peut désormais se connecter également en Wi-Fi pour la synchronisation des données. Et enfin, il est possible d’écouter de la musique. Une mémoire de 4 Go est disponible pour télécharger des fichiers MP3, à écouter à l’aide d’écouteurs sans fil.

*La licence appartenant à Garmin, Coros préfère s’en passer que de payer des droits.

Les modes sport et la navigation

Les modes sport sont au nombre de 20 sur cette Pace 3. Certains, comme la randonnée, la course sur tapis ou le trail, entre autres, font leur apparition, mais ils seront aussi tous intégrés au modèle Pace 2 avant la fin de l'année. Acheter une Coros, c’est acheter un produit qui est susceptible d’être amélioré au fur et à mesure des mises à jour, soit pour résoudre certains bugs, soit pour ajouter des fonctionnalités (comme la navigation qui est apparue au début de cette année sur la Pace 2). La navigation est évidemment présente sur la Pace 3, et il s’agit de la navigation de type « fil d’Ariane », c’est-à-dire que vous voyez le chemin à suivre (flèches), mais que la carte n’est pas embarquée. Cela provoque quelques hésitations à certains carrefours, mais le fil d’Ariane permet tout de même de télécharger et suivre une trace assez facilement. Une fonctionnalité « turn by turn » est actuellement testée par 500 volontaires et sera disponible lors d’une prochaine mise à jour. Lorsque vous suivrez une trace, une fenêtre s’ouvrira automatiquement à l’approche d’un carrefour avec le schéma de celui-ci, que vous soyez sur le cadran de navigation ou pas.

L'application

Pour les détails concernant la prise en main de la montre et le couplage avec l'application, je vous invite à relire notre test du modèle Apex 2, car on peut dire que Coros fait « du Coros ». Tous les menus sont identiques sur tous les modèles de la marque que j’ai eu l’occasion de tester. Concernant l’application Coros, elle a été revue au premier trimestre 2023, avec notamment l’ajout d’une fonction « explorer », permettant de stocker ses itinéraires, mais aussi de les planifier directement sur l’application, pour de la course à pied ou du vélo, avant de les envoyer vers la montre. Cette fonction est facile et intuitive, bien que les corrections soient un peu fastidieuses, ce qui fait qu’il est encore plus facile de repartir de zéro lorsque l'on veut modifier son parcours. De plus, lorsqu'on choisit de faire un itinéraire à vélo, l'application ne fait pas de distinction entre les routes asphaltées et les chemins de terre, ce qui peut gêner pour le vélo de route.

Les mesures de fréquence cardiaque et de puissance

Cette Coros Pace 3 permet la mesure de la fréquence cardiaque via un nouveau capteur optique au poignet, ainsi que la mesure de puissance sans capteur. Si la valeur moyenne sur une sortie semble cohérente pour ces deux valeurs, il est cependant difficile de baser un entraînement sur celles-ci en instantané, tant elles semblent farfelues à certains moments, ou en décalage par rapport à la réalité. Il vous reste alors la possibilité d'investir dans une ceinture cardiaque (Bluetooth) ou un capteur pour calculer la puissance (Stryd, par exemple, pour citer le plus connu).

 
Les conclusions de notre testeur

Cette Coros Pace 3 m'a épaté, et j'en aurais bien fait ma compagne au quotidien, si je n'avais dû la rendre. Je la trouve discrète et élégante avec son boîtier de 42 mm, qui conviendra parfaitement aux personnes avec un poignet fin, ou qui ne souhaitent simplement pas d'une montre trop volumineuse. Elle reste bien lisible grâce à son écran de 1,2 pouce, que vous pourrez paramétrer à votre guise pour y afficher de 2 à 8 valeurs simultanées, sur plusieurs écrans par mode sport. Elle offre également tout ce qu'on peut attendre d'une montre connectée, comme les notifications d'appel ou de messages, l'alarme, l'analyse du sommeil et bien d'autres choses. Son prix de 249 € en fait réellement une bonne affaire, surtout qu'elle propose déjà la navigation en fil d'Ariane. Il est vrai que pour ceux qui suivent régulièrement des itinéraires sur leur montre, la cartographie peut être importante, mais il est possible qu'elle arrive un jour puisque la montre possède une mémoire de 4 Go, qui pourrait servir à stocker les cartes (la première Apex Pro propose la cartographie, avec une mémoire de 3,5 Go). Si cela semble techniquement possible, il faudra voir si Coros souhaite franchir le pas, car cela rapprocherait encore un peu plus cette Pace 3 du modèle Apex 2, qui coûte tout de même 150 € de plus. Quand je vous disais qu'elle n'avait pas grand-chose à envier à ses grandes sœurs !

Testé en 2022

COROS - APEX 2

Avec ces nombreux widgets, la Coros Apex 2 frappe fort ! Quelques nouveautés très tendance par rapport à la précédente version : possibilité d’ajouter la cartographie pour le guidage GPS, écouter de la musique, piloter une caméra, mode nuit, connexion wifi, acclimatation à l’altitude, test VCF, retrouver mon téléphone, pour ne citer que les nouveaux, et toujours l’alarme, la boussole, la possibilité de choisir plusieurs cadrans de montre…

Fiche technique

 
Unboxing
La Coros Apex 2 est un peu plus petite que la version 1 que j’utilise depuis plus d’un an maintenant. Le nouveau modèle, décliné dans une seule version dorénavant, a un écran de 1.2 pouce. Si vous voulez un écran plus grand, il faudra désormais vous tourner vers l’Apex pro et son écran 1.3. Les boutons sont désormais au nombre de 3, et non plus 2 comme le modèle 1. Ça lui donne un aspect plus traditionnel. Le maniement reste le même, avec le gros bouton central à double fonction : pousser, tourner, qui permet d’entrer puis de voyager dans le menu en tournant. Il permet également le déverrouillage, avec au choix la possibilité de pousser et maintenir pour déverrouiller (nouveauté), ou pousser et tourner comme avant. Il est possible également de supprimer le verrouillage dans les paramètres, aussi bien en mode sport qu’en mode « vie de tous les jours », ou les deux. Le bouton du dessous a les mêmes fonctions que sur l’ancien modèle, c’est-à-dire retour en arrière ou tour manuel, tandis que le nouveau bouton du dessus sert à allumer le rétro éclairage manuellement ou à lancer un widget au choix, à paramétrer. Le bracelet est en tissu, fermé par un velcro. C’est pratique, confortable et très léger, mais je suis sceptique sur sa tenue dans le temps en utilisation boueuse, et comme il ne se sépare pas en deux morceaux, il n’est pas possible de le placer sur un cintre de vélo avec un adaptateur. Il existe toujours des bracelets en silicone avec ouverture traditionnelle, mais il faudra l’acheter en plus. Il coûte +/- 30€, et le système de montage est très facile et pratique, mais ce n’est plus le même format que l’Apex 1 46mm. Si tu avais acheté toutes les couleurs de bracelets pour ton apex 1, tu ne pourrais pas les réutiliser.
Mise en route
La première chose à faire est de télécharger l’application Coros sur ton smartphone. Chez moi, c’était déjà fait, donc j’allume la montre et un QR code apparait à l’écran. Je choisis d’ajouter un appareil dans l’application et je scanne le code et je confirme les deux à trois étapes demandées. À ma grande surprise, l’application me demande si je veux conserver ma configuration actuelle, je réponds oui et tous les écrans de mes modes sports sont configurés selon les préférences de mon ancien modèle : nombre d’écrans, division des fenêtres et contenu de celles-ci. Ça, c’est vraiment un plus appréciable et un gain de temps. Les accessoires sont très faciles à appairer également, et vous pouvez connecter une ceinture cardio (en plus du cardio optique au poignet, qui ne me convainc toujours pas, même dans cette nouvelle version. C’est une donnée que je ne regarde même plus, sauf avec ceinture en vélo), un capteur de puissance stryd (la montre donne la puissance en course à pied même sans cet accessoire, mais c’est moins précis), des écouteurs bluetooth puisque vous pouvez désormais télécharger de la musique et l’écouter hors ligne, une caméra que vous pouvez piloter avec la montre (je n’en dispose pas, donc je ne pourrai pas tester). Il existe désormais une version pour PC de l’application, appelée training hub, plutôt destinée aux entraineurs, car l’application smartphone est très fluide et complète, et suffit amplement pour le suivi de sportifs, même exigeants.
Les modes sports
Peu de changement à signaler de ce côté-là, mais c’était déjà très complet et très intuitif à utiliser. Il y a 25 modes sports préprogrammés (contre 20 dans la précédente version). Vous trouverez à peu près tout ce que vous pouvez imaginer, depuis plusieurs modes de course à pied jusqu’à l’aviron, en passant par le ski…. Vous pouvez facilement paramétrer vos préférences de découpage et contenu d’écran pour chaque sport dans l’application. Il y a 6 écrans possibles, avec de 2 à 8 données par écran, à choisir parmi un nombre impressionnant de possibilités. Autant dire de suite qu’avec 8 données sur l’écran, les chiffres sont difficiles à lire en plein exercice, et que le découpage par 3 ou 4 me semble un bon compromis. Vous pouvez changer d’écran d’un tour de molette pendant l’activité (si le blocage de bouton est désactivé). Les modes course à pied sont au nombre de 4 (course, trail, piste et course tapis). C’est très bien de pouvoir différencier, par exemple, la piste du trail, car les paramètres importants dans ces deux disciplines sont complètement différents. Mon seul regret, en tant que cycliste intermittent, est qu’il n’y a que 2 modes vélo : vélo et vélo intérieur. Une grande partie des cyclistes réguliers pratiquent plusieurs disciplines (route , VTT, gravel, électrique….), et il serait bon de pouvoir séparer le temps et le kilométrage pratiqué dans chacune des disciplines, car les efforts ne sont pas les mêmes en VTT qu’en vélo de route par exemple, ainsi que connaitre le kilométrage effectué avec chaque vélo, pour effectuer à temps le changement des pièces d’usure ou l’entretien des suspensions . Pour ce faire, il aurait été bien de pouvoir renommer ou dupliquer certains modes dont vous n’avez pas l’utilité. Dans votre application, vous pourrez cacher les modes que vous n’utilisez pas, ou rarement, afin de ne pas devoir tous les passer en revue lorsque vous voulez démarrer une activité.
Les widgets
Autant le dire, c’est là que la Coros Apex 2 frappe fort, avec quelques nouveautés très tendance par rapport à la précédente version : possibilité d’ajouter la cartographie pour le guidage GPS, écouter de la musique, piloter une caméra, mode nuit, connexion wifi, acclimatation à l’altitude, test VCF, retrouver mon téléphone, pour ne citer que les nouveaux, et toujours l’alarme, la boussole, la possibilité de choisir plusieurs cadrans de montre… Je commencerai par mon premier petit coup de cœur, qui est la possibilité de retrouver son téléphone en le faisant sonner. C’est basique et présent sur les montres connectées d’entrée de gamme, mais à l’instar de la lampe de poche sur son smartphone, on ne pourra bientôt plus s’en passer. La fonction musique va me demander de changer mes habitudes, car je n’écoute jamais de musique en streaming ou en fichier MP3, et je me dis que je vais m’énerver pour la « faire entrer » dans la montre. En fait, c’est tout simple, vous branchez la montre à votre ordinateur (avec le câble de chargement), elle se présente comme un disque dur externe et vous faites glisser vos fichiers MP3 de votre ordi à la montre. La procédure est un rien plus complexe pour transférer des cartes téléchargées sur le site de Coros, car vous ne devez pas oublier de « dézipper » le fichier téléchargé, avant de la faire glisser vers la montre. L’ambition de Coros est de rendre la technologie accessible à tous, et on peut dire que c’est réussi à ce niveau-là. Il ne faut pas oublier non-plus que Coros publie régulièrement des mises à jour à télécharger sur son application, afin d’actualiser votre montre avec les toutes nouvelles fonctionnalités, dans la mesure du possible évidemment. L’utilisation de la fonction musique est simple comme bonjour, et l’écran tactile vous permet de régler le volume. La cartographie est un réel plus pour le suivi d’itinéraire, même si, avec un écran de cette taille, la fonction est plutôt destinée à confirmer un itinéraire fléché qu’à réellement suivre une trace GPS, surtout à vélo, mais il est possible de le faire en adaptant son allure.
Les conclusions de notre testeur
J’ai vraiment été bluffé par la facilité de prise en main et de démarrage de cette montre. La nouvelle version reprend le fonctionnement de base de la version précédente. Vous êtes de suite à l’aise. La précision des distances et la vitesse de démarrage sont toujours au rendez-vous. La fonction musique permettra aux amateurs du genre de laisser leur smartphone à la maison pour courir léger (sauf si on souhaite embarquer son service de streaming musical comme Deezer ou Spotify). La cartographie est une réelle plus-value également, surtout que les cartes sont téléchargeables gratuitement. L’autonomie reste toujours un point très fort chez Coros, même si je n’ai pas pu vraiment la vérifier sur un test de 15 jours, car je n’ai effectué qu’une seule charge. Au niveau du format, je la trouve un peu petite et je préférais le format en 46mm de la version 1, même si l’écran est toujours le même. J’aurais préféré conserver un boitier de 46 avec un écran plus grand. La prise de fréquence cardiaque au poignet n’est toujours pas au point, mais c’est le cas pour toutes les marques. Je n’apprécie pas le bracelet velcro, qui ne peut pas être placé sur un cintre de vélo. Au niveau du prix, je trouvais l’augmentation de +/- 125€ par rapport à le version 1 un peu excessive, mais je pense que c’est surtout la faiblesse de l’euro face au dollar qui fait monter l’addition (elle est affichée à 399$ sur le site Coros). Et même à 479€, cela reste un bon rapport qualité-prix (le point fort de Coros) au vu des prestations offertes.

Chaussures

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Testé en 2023

Salomon - ULTRA GLIDE 2

« Après plus de 300km mélangeant routes et sentiers et, pour conclure l’essai, un trail long dans des conditions pluvieuses, il faut avouer qu’elle assure cette Ultra Glide 2. Alors oui, rien de révolutionnaire mais (…) » Analyse.

Fiche technique
  • Poids vérifié : 302 g (pointure 10 US/ 44 EUR)
  • Drop : 6 mm
  • Largeur : 9.1 cm à l'arrière et 10.9 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle, pointure 44) : 32mm derrière et 26 mm devant
  • Utilisation préconisée : trail longues distances
  • Prix public conseillé : 150€
 
Chaussant

La nouvelle Ultra Glide 2 inspire immédiatement un sentiment de confort. C’est une architecture de chaussures assez peu commune chez Salomon mais il faut bien avouer que dès que le pied s’y glisse, on est tout de suite très à l’aise. On adopte la chaussure dans l’instant et l’envie de courir vous titille les jambes. C’est moelleux et l’amorti semble excellent. Le système Quicklace est toujours aussi efficace et la semelle Ortholite fait toujours le job. Un petit pare-pierre est présent mais rien d’original. Le look, en version grise et semelle rose, est plaisant et la gamme de couleur dans l’air du temps. Le Mesh qui est, de mon avis, le point faible des chaussures Salomon, semble plus solide et plus épais qu’à l’accoutumée. Remarquons qu’il ne faut pas trop serrer les lacets en milieu de pied au risque de subir une compression désagréable sur cette zone. Cela est sans doute dû au fait que ce n'est pas un système de serrage habituel. On a ici une chaussure bien finie pour un prix qui n’est pas dans le haut du tableau de la marque annécienne.

 
Accroche de la semelle externe

Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Enfin, c’est ce que pense Salomon en reprenant sa classique semelle en matériau Contagrip, avec des crampons sous forme de pavés de 3.5 mm de profondeur (4.5 à 5mm souvent conseillé pour les terrains très boueux). Rien de nouveau donc sous le soleil. Pourtant on aurait aimé un système plus efficace sur une chaussure faite pour de l’Ultra notamment. A noter que les crampons sont déjà en partie usés après une distance assez raisonnable de 300km. En somme, la semelle fait l’affaire sur des terrains secs et peu techniques, mais j’éviterais les pierres humides et la boue.

 
Amortie de la semelle intermédiaire

Oubliez de ressentir la moindre aspérité du sol. L’Ultra Glide 2 est une véritable charentaise ! Avec des épaisseurs de semelle (stacks) assez élevées, on est franchement certain de ne pas souffrir de trop. Est c’est le but de cette chaussure au long court sur des chemins peu techniques. Avec un drop de 6 mm, c’est plutôt confortable et vous bifurquerez sur la route très aisément. Attention pour les trailers aux chevilles fragiles, les semelles épaisses font souvent bon ménage avec les entorses, sur des terrains escarpés.

 
Réactivité

Avec 302 grammes au bout des pieds, on est sur une chaussure qui ne bat pas des records de légèreté, mais son look assez imposant nous rappelle qu’elle est destinée à vous faire avaler un maximum de kilomètres. Elle réagit bien sur les terrains peu techniques et ne rechigne pas à accélérer sur route ou sur chemins roulants, tout en ayant une sensation de souplesse et d’amorti.

 
Les conclusions de notre testeur

Après plus de 300km mélangeant routes et sentiers et, pour conclure l’essai, un trail long dans des conditions pluvieuses, il faut avouer qu’elle assure cette Ultra Glide 2. Alors oui, rien de révolutionnaire mais pour l’amateur et le coureur chevronné, vous trouverez votre compte et votre confort. Surtout du confort. C’est efficace, relativement léger, dynamique et assez solide (le mesh a bien tenu). Le point faible est la semelle Contagrip qui n’excelle pas sur sol mouillé et technique. Enfin, le prix reste dans la moyenne du milieu de gamme (150€) et le look est vraiment sympa. Je la conseillerais au trailer, débutant ou confirmé, qui souhaite augmenter la distance sur un trail estival. Bon amusement !  

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Testé en 2023

LOWA - CITUX

« Bien que la marque Lowa soit centenaire, la marche n’a plus de secret pour elle, le monde du trail running est un nouveau défi de taille pour elle. Elle lance donc une nouvelle gamme avec 3 chaussures : une pour les courtes distances, une pour les moyennes et une pour les longues distances. Nous avons testé le modèle Citux, en version homme et femme, destiné aux coutes distances. » Analyse.

Fiche technique
  • Poids vérifié : 264 g (pointure 9.5 US)
  • Drop : 4 mm
  • Largeur : 7.6 cm à l'arrière et 10.3 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle, pointure 44) : 21mm derrière et 17 mm devant
  • Utilisation préconisée : trail courte distances (skyrunning notamment)
  • Prix public conseillé : 170€
 
Chaussant

La première chose qui saute aux yeux en enfilant la Lowa Citux, c’est le peu de renforts autour de la cheville. Le mesch est en contact direct avec le pied, ce qui en fait une chaussure vraiment très étroite, un peu comme une chaussure de route. Après quelques foulées, les rembourrages minimalistes font parfaitement leur travail, car la chaussure n’occasionne aucun frottement. On s’y sent confortable et bien en place dans toutes les situations, même dans la boue. Un pare-pierre imposant en plastique thermocollé fait tout le tour de la chaussure, en remontant sous forme de fines lignes jusqu’aux renforts des passages de lacets. C’est joli mais surtout protecteur car l’ensemble est rigidifié. La languette est matelassée et attachée à la semelle des deux côtés, afin de rester bien en place. Les lacets sont un peu longs, mais un élastique sur la languette permet de ranger l’excédent, ce qui est toujours bien pratique. Le tout est vraiment de très bonne facture, avec quelques détails bien utiles, comme un passe-doigt à l’arrière pour les enfiler !

 
Accroche de la semelle externe

La semelle de la Lowa Citux est garnie de crampons à l’aspect très mordant de 4mm, en forme de V au centre de la chaussure et de pavés sur les côtés. Ceux-ci, combinés à l’étroitesse de la semelle qui aide à aller chercher le grip plus bas, en font une chaussure particulièrement efficace dans la boue. Sa semelle est renforcée de carbone, mais pas pour rigidifier et offrir un quelconque effet ressort, comme sur route, mais uniquement dans un but de protection contre la perforation par des pierres ou tout autre objet pointu sur lequel on pourrait marcher.

 
Amortie de la semelle intermédiaire

Les faibles stacks (hauteurs de semelle) de 17mm à l’avant et de 21mm à l’arrière font que l’on se sent fort proche du sol. Couplé au faible drop de 4mm, la Lowa permet de fait de ressentir les aspérités du terrain, et rassure à la pose du pied (intéressant pour les chevilles fragiles). A l’inverse, elle n’offre pas beaucoup d’amorti, et donc les passages sur route, par exemple, ne sont pas les plus agréables.

 
Réactivité

Avec ses 264gr sur la balance, on est clairement dans la catégorie des chaussures très légères, et ça se sent dès qu’on veut accélérer l’allure. Elle laisse vraiment le pied travailler naturellement, mais sans toutefois l’aider avec une mousse rebondissante ou autre technologie de déroulé du pied vers l’avant.

Les conclusions de nos testeurs (Mary et Olivier)

Cette Lowa Citux nous a enthousiasmé, avec son look de baroudeuse et ses couleurs flashies (rose fuschia pour les dames et vert fluo pour les hommes). On est plutôt en présence d’une chaussure minimaliste, avec son chaussant fort proche du pied et sa semelle étroite, mais sans le côté un peu extrême du drop 0*, qui a tendance à plus solliciter le tendon d’Achille et les mollets. Nous la conseillerions pour des trails courts, bien pentus, techniques et/ou boueux, où leur excellente accroche et maintien du pied feront merveille. Les pieds larges, par contre, peuvent passer leur chemin car ils n’y seront pas à l’aise. La côté minimaliste et ferme conviendra à certains (réduction du risque d’entorse et sensations de terrain) et pas à d’autre à la recherche de plus de confort. Pour une première gamme de chaussures de trail, nous n’en avons pas trouvé de gros points faibles. Les produits trail-running de Lowa, en capitalisant sur sa longue expérience de la marche, semblent être en bonne voie !

* personnellement je n’éprouve aucune difficulté à passer de chaussures avec un drop de 10, à d’autres avec un drop de 5 ou 4mm, mais si je chausse des drop 0, mes tendons tirent après quelques kilomètres seulement. On finit par s’y habituer, mais en y allant progressivement.

 
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Testé en 2023

HOKA - MACH X

« Elle intègre les qualités de rebond et de dynamisme des nouvelles chaussures carbone, mais elle va durer bien plus longtemps que ses consœurs […] » Analyse.

Fiche technique
  • Poids vérifié : 270 g (pointure 9.5 US)
  • Drop : 5 mm
  • Largeur : 9.3 cm à l'arrière et 11.5 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle, pointure 44) : 39mm derrière et 35 mm devant
  • Semelle intermédiaire : mousse double densités en PEBA et EVA et plaque en Pebax
  • Prix public conseillé : 180€
 
Chaussant

Le mesh en jacquard de cette Hoka Mach X est très enveloppant et rembourré. On le sent assez haut contre les malléoles, ce qui donne un bon sentiment de maintien, mais n’occasionne aucune gêne, tant les bords sont moelleux. La matière reste aérée grâce à sa doublure interne microperforée. La languette, microperforée aussi, possède un coussinet au centre, pour atténuer la pression des lacets. Elle est également attachée à la semelle, de part et d'autre, par deux larges bandes de tissu, ce qui l'empêche de bouger. Il s'agit d'un chaussant classique, mais qui apporte un très bon sentiment de confort et de maintien.

 
Critère de base (prix, poids, drop, etc.)

Avec des stacks (hauteur de semelle) de 39 mm à l’arrière et 34 à l’avant, il s’agit d’une chaussure à semelle épaisse, ce qui est un peu la marque de fabrique de Hoka, tout comme le drop de 5 mm. Le poids de 270 grammes rapproche la Mach des chaussures légères d’endurance, plutôt que des chaussures « carbone » de course, qui tournent autour de 220 grammes. Le prix conseillé est de 180 € et se situe en deçà des prix de 240 € des chaussures « carbone » testées dans cette rubrique.

 
Critère classiques (stabilité, amorti, confort)

Les trois critères classiques sont les points forts du modèle testé, sans hésiter. La Mach X est très absorbante grâce à son assemblage de deux mousses différentes (EVA et PEBA, à lire ci-dessous) ainsi que grâce à son épaisseur de semelle. Ce n'est pas une chaussure anti-pronation, mais elle est très stable pour une chaussure neutre. Nous l'avons testée lors d'un trail roulant. La semelle extérieure n'a évidemment pas d'accroche pour le trail, mais la largeur au niveau du talon et de l'avant du pied la rend très stable malgré les 39 mm en dessous du talon. Le confort général est son point fort, on a l'impression de pouvoir faire "des kilomètres" avec.

 
Nouveaux critères (effet rebond et économie de course*)

La partie basse de la semelle intermédiaire est composée d'EVA (en vert sur l'image), et la partie haute est en PEBA (en blanc sur l'image). Cela semble être un bon compromis, car l'EVA a la réputation d'être moins léger et réactif, mais plus durable, et l'inverse pour le PEBA. Le PEBA est la mousse qui équipe la majorité des modèles à plaque de carbone, et qui a la réputation de perdre ses qualités de rebond après quelques centaines de kilomètres. On peut d'ailleurs sentir la différence de densité en passant les doigts sur les deux mousses. La chaussure est équipée d'une plaque de PEBA (beaucoup plus rigide que la mousse du même nom), qui joue le rôle d'une plaque de carbone. Pour rappel, la plaque PEBA ou carbone est utile à la stabilité (et non au rebond) des chaussures de running.

La semelle intermédiaire procure un effet rebond* mais moins marqué que sa grande sœur, la Rocket X2 (également testée dans cette rubrique), qui profitait d'une semelle 100% PEBA. La transition "talon – pointe" est également ressentie, mais dans une moindre mesure que sur le modèle précité. En revanche, en comparaison des chaussures en carbone qui perdaient leur qualité de rebond après quelques centaines de kilomètres, les Mach X semblent faites pour durer beaucoup plus longtemps. Le mariage PEBA-EVA de la semelle intermédiaire semble très réussi.

*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.

 
Les conclusions de notre testeur

La Hoka Mach X est un parfait compromis entre la technologie des nouvelles générations de chaussures de running et la longévité attendue d'une chaussure de running (entre 1000 et 1500 kilomètres). Elle intègre les qualités de rebond et de dynamisme des nouvelles chaussures carbone, mais elle va durer bien plus longtemps que ses consœurs. De plus, la chaussure est très confortable et stable grâce à sa largeur de semelle. Ce serait une chaussure de compétition pour ceux qui ne souhaitent pas dépasser la barre des 200 € et qui s'accommodent des 270 grammes (50 grammes de plus que les "technologiques" comme la Saucony Endorphin Speed ou l'Adidas Adios3). Ce serait une chaussure d'entraînement parfaite pour ceux qui possèdent déjà une chaussure carbone et qui souhaitent ressentir le rebond et l'amorti lors des longues sorties, par exemple. Ils ne seront pas trop dépaysés avec la Mach X, et surtout, ils épargneront leur "carbone". D'autres, plus pragmatiques, l'utiliseront pour les deux : la compétition et les entraînements. Et on ne leur donnera pas tort, car la Mach X nous a conquis.

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Testé en 2023

SAUCONY - ENDORPHIN PRO 3

« Cette Saucony Endorphin Pro 3 représente, pour moi, le modèle à plaque de carbone le plus facile à utiliser […] » Analyse.

Fiche technique
  • Poids : 212 g (pointure 9.5 US)
  • Drop : 8 mm
  • Largeur : 8.8 cm à l'arrière et 11.1 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle) : 39.5 mm derrière et 31.5 mm devant
  • Semelle intermédiaire : PWRRUNPB haute performance (un dérivé du PEBAX), et plaque en fibre de carbone en forme de S
  • Prix public conseillé : 250€
 
Chaussant

À première vue, le mesh utilisé pour réaliser le chaussant ressemble à ce qu'on voyait dans les années 90, mais quand on y regarde de plus près, il s'agit de quelque chose de complètement différent, un matériau "revisité", un peu comme dans les émissions culinaires. Il s'agit d'un filet, dont les mailles de +/- 3 mm sur 2 mm sont remplies d'une sorte de membrane ultrafine en polyester transparente. Ce maillage est renforcé sur le bas du chaussant, sur les côtés ainsi qu'au talon par des bandes de tissu. Le pourtour de la cheville est composé classiquement d'un coussinet en tissu. La languette est attachée au bas de la chaussure de part et d'autre, et percée de trois énormes trous de 12 mm chacun. Le chaussant est confortable et maintient bien le pied. On se sent comme à la maison dès les premières foulées, et aucune gêne ou irritation n'est à déplorer.

 
Critère de base (prix, poids, drop, etc.)

Avec ses 212 grammes en pointure 43 (EUR), la Saucony Endorphin Pro 3 est dans la fourchette basse de notre panel de chaussures testées, malgré son imposante semelle, flirtant avec les limites imposées par World Athletics avec des stacks (hauteur de semelle) de 39,5 mm à l'arrière et 31,5 mm à l'avant, pour un drop de 8 mm. La semelle, remontant en vagues sur les côtés de la chaussure, lui donne un aspect plus massif encore. La semelle extérieure est découpée (pour gagner du poids probablement) et laisse apparaître la plaque de carbone. Cela donne un aspect technologique, mais ça permet aussi aux pierres de se coincer sous la semelle et d'endommager la mousse.

 
Critère classiques (stabilité, amorti, confort)

Le confort de la Pro 3 est excellent, même si certains estiment que l'amorti est presque trop généreux à la pose du talon. La stabilité est parfaite et supérieure à la version précédente (Pro 2) depuis que la largeur de la chaussure a été augmentée de 3 mm à l'avant et même de 10 mm au talon ! Stable, confortable et amortissante, la Pro 3 est très séduisante sur ces critères classiques.

 
Nouveaux critères

L'effet rebond semble correct, mais ce qui frappe le plus, c'est la transition du milieu vers l'avant du pied facilitée par la technologie « Speedroll » comme un point de bascule qui déplace le corps plus facilement vers l'avant. La petite différence avec d'autres modèles technologiques serait que ce point de bascule semble un peu plus reculé que sur les autres modèles, ce qui satisfait particulièrement les coureurs en « pose de talon ». Le compromis entre amorti et rigidité (carbone) semble idéal pour affronter tous les types de distances en ménageant la mécanique. L'Endorphin permet très probablement une amélioration de l'économie de course (et de l'endurance*).

 
Les conclusions de notre testeur

Cette Saucony Endorphin Pro 3 représente, pour moi, le modèle à plaque de carbone le plus facile à utiliser et le plus adapté à un large public. Actuellement, c'est peut-être la chaussure la plus polyvalente de la catégorie des chaussures "carbone" : coureur talon ou avant-pied, coureur expérimenté ou débutant. On la conseille les yeux fermés pour tous les types de distances, marathon compris. Ses détracteurs y verront peut-être un modèle un peu trop classique (le confort passant avant tout) et trop amortissante au talon pour certains coureurs aguerris et/ou aériens. C'est peut-être le modèle "carbone" qui ressemble le plus aux chaussures de la génération précédente "sans carbone", mais avec la rigidité du carbone (stabilité) et la mousse Pebax en plus (dynamisme).

*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.

 
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Testé en 2023

ASICS - METASPEED SKY+

« Cette Asics Metaspeed Sky+ est une chaussure très légère avec une fermeté et un dynamisme fondé sur une mousse réactive et une plaque en fibre de carbone sous l’avant de la chaussure […] » Analyse.

Fiche technique
  • Poids : 206 g (pointure 9.5 US)
  • Drop : 5 mm
  • Largeur : 7.4 cm à l'arrière et 10.7 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle) : 39 mm derrière et 34 mm devant
  • Semelle intermédiaire : Probablement mousse en Pebax version "Asic", à base de nylon FlyteFoam Blast Turbo + plaque en fibre de carbone
  • Prix public conseillé : 250€
 
Chaussant

L'Asics est très raffinée au niveau de l'empeigne qui est réalisée dans un nylon ultrafin, avec un coussinet très doux autour de la cheville et une languette minimaliste en sorte d'Alcantara (non égalée dans les autres marques). Les lacets sont légèrement cannelés, ce qui les empêche de se délasser trop facilement en courant. C'est subtil et très pratique, et cela pourrait être copié par d'autres marques dans le futur. La matière de l'empeigne, très fine, est presque transparente, de sorte qu'elle laisse le pied s'aérer très facilement, tout en le maintenant parfaitement latéralement. Le chaussant de la Metaspeed Sky+ semble assez exceptionnel et au-dessus de la moyenne.

 
Critère de base (prix, poids, drop, etc.)

L'Asics Metaspeed Sky+ est l'une des plus légères de la catégorie des chaussures haut de gamme, avec une plaque en fibre de carbone, ne pesant que 206 grammes sur la balance. On sent tout de suite qu'on a des poids plume aux pieds. Le prix est élevé, mais c'est similaire aux concurrents : 250 €. Le drop est de 5 mm, avec une hauteur de semelle de 39 mm à l'arrière, pratiquement le maximum autorisé par World Athletics (40 mm en pointure 8.5 US), et 34 mm sous l'avant-pied. Pour être tout à fait précis, je ne sens pas du tout ce drop de 5 mm, on a même l'impression d'un « zero drop ».

 
Critère classiques (stabilité, amorti, confort)

La mousse, probablement un dérivé propre d'Asics du célèbre Pebax (le toucher et l'odeur confortent l'idée), s'appelle FlyteFoam Blast Turbo, et son épaisseur importante apporte un bon amorti, surtout ressenti à l'avant du pied de la chaussure. La stabilité au niveau du talon n'est pas son point fort. Elle est par contre très stable et relativement large à l'avant. Mais attention, la marque rappelle que ce modèle est destiné avant tout aux coureurs « en cuisse » ou aux coureurs avec de « grandes foulées ». On comprend que la Metaspeed Sky+ est plutôt destinée aux coureurs aériens, c'est-à-dire à ceux qui ne posent pas trop le talon au sol. Asics a d'ailleurs prévu une version renforcée au talon, la Metaspeed Edge (lire ci-après).

 
Nouveaux critères

L’effet rebond de la mousse, ferme à l’avant, est bien présent. La plaque de carbone qui rigidifie l’avant du pied permet une transition efficace et souple vers l’avant... tant qu’on possède l’énergie pour courir sur l’avant-pied et/ou sans trop poser le talon. Lorsque la vitesse diminue et que la fatigue se fait sentir, la qualité de la chaussure semble devenir son défaut. Je dirais que cette chaussure conviendra mieux aux coureurs rapides et aériens et sur des distances inférieures au marathon. Les gains en économie de course (et en endurance*) sont probablement plus évidents sur des distances plus courtes comme un 10 km.

 
Les conclusions de notre testeur

Cette Asics Metaspeed Sky+ est une chaussure très légère avec une fermeté et un dynamisme fondé sur une mousse réactive et une plaque en fibre de carbone sous l'avant de la chaussure, mais elle semble vraiment destinée aux coureurs qui atterrissent au milieu ou sur l'avant-pied. Son talon est trop peu stable pour pouvoir bénéficier d'une bonne économie de course* sur une plus longue distance comme le marathon. De mon côté, je l'utiliserais sur des distances jusqu'au 10 km, mais des coureurs plus aériens pourraient facilement courir un semi avec. Asics avait probablement anticipé les choses car, dans le haut de gamme, cette Métaspeed Sky+ possède une sœur presque jumelle, la Métaspeed Edge+, qui possède 8 mm de drop (stacks 39 mm et 31 mm), et semble remporter les faveurs des coureurs d'élite sur marathon comme Koen Naert. CQFD!

*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.

 
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Testé en 2023

ADIDAS - ADIZERO ADIOS PRO 3

« Cette Adizero Adios Pro 3 est donc une chaussure que je pourrais porter sur tous les types de distances sur route, marathon compris, […] » Analyse.

Fiche technique
  • Poids : 219 g (pointure 9.5 US)
  • Drop : 6.5mm
  • Largeur : 8.3 cm à l'arrière et 11.5 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle) : 39.5 mm derrière et 33 mm devant
  • Semelle intermédiaire : 2 couches de mousses lightstrike pro (un matériau proche du PEBAX selon le touché et l'odeur mais développé par BASF, une spécificité par rapport à la concurrence) et tiges de carbone ENERGYRODS 2.0
  • Prix public conseillé : 250€
 
Chaussant

Au premier regard, l’Adizero Adios Pro 3 ne laisse planer aucun doute, elle est taillée pour la performance, et uniquement la performance. Tant sa semelle que son empeigne semblent avoir été taillées à la machette, avec le triangle pour thème. Les matériaux utilisés sont un peu rugueux au toucher. Le mesh est une sorte de polyester très fin et respirant, renforcé au niveau du coup de pied, de l’avant de la chaussure et du talon par du polyester un peu plus épais. La languette est une sorte de cuir synthétique ajouré de petits trous. La finition, bien que parfois minimaliste, est de bonne facture.

 
Critère de base (prix, poids, drop, etc.)

Avec ses 219 grammes, cette Adios Pro 3 n'est pas la plus légère de sa catégorie, même si elle ne se situe pas très loin de ses concurrentes, mais elle semble chausser légèrement plus grand. Son prix est de 250 €, tout comme ses concurrentes. Son stack arrière est de 39,5 mm pour valider les normes d'homologation de World Athletics, et son drop est de 6,5 mm. Pour rappel, les performances sont homologuées lorsque la hauteur de la semelle intermédiaire est inférieure à 4 cm (pour la taille 8,5 US).

 
Critère classiques (stabilité, amorti, confort)

Dès les premières foulées, l'Adidas se montre très stable, malgré les presque 4 cm en dessous du talon. C'est peut-être dû à sa largeur de semelle au-dessus de la moyenne (8,3 mm) à l'arrière. L'amorti, garanti par 2 couches de mousse Lightstrike Pro, est nettement plus ferme que la concurrence et marque son territoire. La chaussure semble mieux taillée pour les coureurs avertis qui se méfient des semelles trop moelleuses. Toutefois, plusieurs testeurs confirment qu'on se sent comme « dans un fauteuil ». La semelle extérieure en caoutchouc Continental est un atout par rapport à la concurrence : l'adhérence sur sol humide est excellente et c'est aussi une protection contre l'usure de la mousse de la semelle intermédiaire.

 
Nouveaux critères

On ressent très bien l'effet de bascule vers l'avant avec cette chaussure, de sorte qu'on a l'impression de posséder un drop plus important que les 6.5 annoncés. Le retour d'énergie, je l'ai surtout ressenti dans des efforts courts et en descente. Des coureurs plus corpulents (+ de 70 kg) le ressentent sur le plat à des vitesses plus élevées (15 km/h) comme s'il fallait mettre de la contrainte pour obtenir un retour d'énergie. Je suis incapable de dire si l'effet rebond est dû à la fermeté et la réactivité de la mousse et/ou à la grande rigidité des tiges de carbone. Car l'Adios 3 se différencie de ses concurrentes en incorporant, non pas une plaque en fibre de carbone, mais des tiges de carbone appelées ENERGYRODS 2.0. L'assemblage est tellement rigide qu'il est presque impossible de plier la semelle à la main ! L'Adizero Adios Pro 3 permet vraisemblablement d'améliorer l'économie de course (et l'endurance) * et je la conseillerais sans hésiter pour des distances comme le marathon.

 
Les conclusions de notre testeur

Cette Adizero Adios Pro 3 est donc une chaussure que je pourrais porter sur tous les types de distances sur route, marathon compris, mais je ne suis pas sûr de pouvoir en exploiter le plein potentiel à cause de mon poids plume. J'ai l'impression que je la trouverais encore meilleure si je pouvais lui donner plus d'énergie, en étant plus lourd et/ou plus rapide. Je la vois donc avant tout destinée à des coureurs plus expérimentés et/ou corpulents. L'Adios Pro 3 est en tout cas très rassurante par rapport à l'économie de course*, avec un rapport amorti/rebond qui semble un peu au-dessus de la moyenne des chaussures dans cette gamme. La semelle Continental est aussi un plus non négligeable sur les sols humides.

*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.

 
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Testé en 2023

HOKA - ONE ONE ROCKET X2

« Cette Hoka Rocket X2 est une chaussure très confortable et amortissante, qui colle à sa réputation dans le monde du trail-running de protectrice. » Analyse.

Fiche technique
  • Poids : 215 g (pointure 9.5 US)
  • Drop : 5mm
  • Largeur : 7.3 cm à l'arrière et 10.6 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle) : 37 mm derrière et 29 mm devant
  • Semelle intermédiaire : PEBA double densité et plaque de carbone en cuillère, visible sous la chaussure
  • Prix public conseillé : 250€
 
Chaussant

La Hoka One One Rocket X2 est esthétiquement magnifique et très technologique au premier coup d’œil. Le mesh est en polyester très fin et transparent, renforcé par du néoprène à l'intérieur de la chaussure. La languette, en néoprène également, est ajourée par endroits pour un maximum d'aération et est rattachée au bas de la chaussure pour l'empêcher de bouger. Le talon est à peine renforcé par rapport à l'avant de la chaussure, et seul un petit coussinet entoure la cheville. Malgré cette finition minimaliste, le confort et le maintien sont au rendez-vous dès ma première sortie.

 
Critère de base (prix, poids, drop, etc.)

La chaussure pèse 215 g en pointure 43 1/3. Sans être un record dans la catégorie, nous avons affaire à une chaussure très légère par rapport à sa semelle imposante, qui remonte très haut sur les côtés, comme si Hoka devait soigner sa réputation de chaussure « protectrice » construite pour le monde du trail-running (voir le test de la Hoka Speedgoat). Contrairement aux concurrentes avec une plaque en carbone, la Hoka ne profite pas des 4 cm de hauteur possible au talon et se contente de 36 mm, avec un drop de 5 mm. Le prix de la Rocket X2 est identique à celui des principaux concurrents dans le segment des chaussures de route technologiques (avec plaque en carbone) : 250 €.

 
Critère classiques (stabilité, amorti, confort)

La première chose que l'on ressent dès les premières foulées est le moelleux de sa semelle. On a même l'impression d'avoir plus que 36 mm de matière en dessous du talon. Le confort est vraiment très présent, plus que chez certains concurrents. J'ai constaté en descente que le talon s'enfonçait assez facilement. C'est une très bonne "suspension" mais elle a ses limites, notamment pour les coureurs plus lourds (à vérifier). La stabilité, sans être un point fort, est bonne au talon et sur l'avant de la chaussure, mais on aurait tendance à ne pas la conseiller pour les très pronateurs. L'adhérence sur sol humide n'est pas optimale, malgré des renforts en caoutchouc placés pour protéger la semelle sur le bitume. La mousse est largement ajourée sous la chaussure pour probablement gagner en poids et en aération. À l'inverse, pour l'épargner, il est déconseillé de l'utiliser sur des chemins trop empierrés.

 
Nouveaux critères

Malgré une semelle intermédiaire un peu plus fine que la concurrence, les 31 mm de mousse à l’avant intégrant la plaque en fibre de carbone donnent un vrai sentiment de rebond à chaque foulée. La chaussure facilite la transition de l’arrière vers l’avant et cette sensation augmente lorsqu'on augmente l'allure. Le talon est très absorbant et conviendra très bien pour aider à préserver la mécanique sur une longue distance. La plaque de carbone et l'assemblage plaque/mousse PEBA permettent certainement une amélioration de l'économie de course (et de l'endurance*).

 
Les conclusions de notre testeur

Cette Hoka Rocket X2 est une chaussure très confortable et amortissante, qui colle à sa réputation dans le monde du trail-running de protectrice. Je serais tenté de la conseiller au grand public pour une courte ou longue distance comme un marathon, avec le risque que l'amorti protecteur du talon ne soit trop absorbant en fin d'épreuve lorsque l'attaque talon devient plus lourde et fréquente. La plaque en fibre de carbone et la mousse réactive utilisées rendent l'impulsion ferme et efficace, ce qui conduit à une amélioration très probable de l'économie de course. Et esthétiquement, c'est une des plus belles que j'ai eu à tester !

*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.

 
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Testé en 2023

KIPRUN - KD900X

« La Kiprun KD900X semble construite pour durer plus de 1000 km (c’est ce que Décathlon promet), ce qui est déjà un exploit dans le milieu des chaussures avec une plaque de fibre de carbone ». Analyse.

Fiche technique
  • Poids : 237 g (pointure 9.5 US / 42.5 EUR)
  • Drop : 8mm
  • Largeur : 7.8 cm à l'arrière et 10.6 à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle) : 37 mm derrière et 29 mm devant
  • Semelle intermédiaire : VFOAM en matériau Pebax, et plaque carbon
  • Prix public conseillé : 150€
 
Chaussant

Le mesh de cette chaussure Kiprun est plus épais qu'une chaussure "carbone" classique et bien aéré, et surmonté d'une finition agréable en cuir synthétique aux endroits qui pourraient irriter, le contour de la cheville ainsi que le haut de la languette. Deux coussinets viennent également adoucir l'arrière de la chaussure, et un protège le dessous de la languette, juste en dessous du nœud du lacet. La finition est un peu brute, mais l'aspect est solide et fait pour durer. Le chaussant est confortable et maintient bien le pied.

 
Critère de base (prix, poids, drop, etc.)

Avec ses 237 g en pointure 42.5, la Kiprun KD900X n’est pas la plus légère des "carbones" sans être très éloignée de la moyenne qui varie autour de 215 grammes. Par contre, à 150 €, elle est clairement la moins chère des chaussures dites "technologiques" qui tournent autour des 250 €. Son drop annoncé est de 8 mm, mais j’avais l’impression d’avoir au pied des "drop zero". Ce sentiment ne va pas aider pour la bascule vers l’avant du coureur, mais il donne un sentiment de grande stabilité, notamment au talon. Les stacks avant et arrière (hauteur de la semelle intermédiaire) sont dans la fourchette basse des chaussures technologiques.

 
Critère classiques (stabilité, amorti, confort)

L'amorti est assez ferme sans être inconfortable. Comme la chaussure haut de gamme de Decathlon a un peu moins de hauteur au niveau de la semelle intermédiaire et que le talon est très bien soutenu, je confirme ce sentiment rassurant de stabilité et de proximité avec le sol.

 
Nouveaux critères

La plaque en fibre de carbone est nettement plus fine et moins rigide que chez les concurrents. Est-ce une décision pour limiter les coûts ou un positionnement de la marque pour permettre un déroulement du pied moins dirigé et rigide ? La mousse de la semelle intermédiaire donne un sentiment moins important de retour d'énergie, mais c'est peut-être le prix à payer pour durer plus de 1000 km sans perdre ses propriétés, comme le signalent certains coureurs avec d'autres marques. Decathlon a aussi fait le choix d'une mousse PEBA produite par la société Arkema (une branche de la société TotalEnergies).

 
Les conclusions de notre testeur

La Kiprun KD900X semble construite pour durer plus de 1000 km (c'est ce que Décathlon promet), ce qui est déjà un exploit dans le milieu des chaussures avec une plaque de fibre de carbone. Et à 150 €, le rapport qualité/prix et prix/km parcourus est imbattable. Je la conseillerais sans crainte aux coureurs en recherche de sensations lors d'entraînements plus rapides et de courses de courte à moyenne distance (jusqu'au semi-marathon). Il faudra probablement attendre une version améliorée au niveau de l'effet "bascule" et une semelle intermédiaire plus en phase avec les améliorations de l'économie de course (et de l’endurance)* pour la recommander sur des distances au-delà du semi-marathon. Ce qui ferait le bonheur de Yoann Kowal (champion d'Europe du 3000 m steeple), qui s'est engagé dans la promotion et le développement de la marque Kiprun de Decathlon, dont la KD900X est le fer de lance.

*L'économie de course est l'énergie dépensée par l'athlète pour courir à une certaine vitesse. Elle s'exprime en millilitres d'O2/kg.km ou parfois en calories/kg.km. Si des chaussures permettent d'allonger la foulée de quelques centimètres sans altérer la fréquence ou d'augmenter la fréquence de quelques fractions de hertz sans diminuer la longueur des pas, alors, oui, les chaussures avec une plaque en fibre de carbone amélioreraient l'économie de course. On confond souvent l'économie de course et l'endurance. Le concept d'endurance recouvre notamment la détérioration de l'économie de course au fil de l'épreuve. En raison de la fatigue, le geste se dégrade, ce qui se traduit par une perte d'énergie. Si des chaussures permettaient de ralentir cette dégradation en plus d'un gain en termes d'économie de course, on parlerait alors aussi d'une amélioration de l'endurance.

 
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Testé en 2023

INOV-8 - TRAILFLY ULTRA G 280

Inov-8 facilite la vie des trailers en intégrant le poids (en taille standard) de ses chaussures dans le nom du produit. La TrailFly G270 pèserait donc 270 grammes, le G280, 280 grammes etc. La G270 est donc un peu plus légère que sa grande sœur G280. Malgré des similitudes évidentes, (semelle extérieure en graphène, crampons de 4mm de profondeur et.) ce sont plutôt de fausses jumelles car la G270 est destinée à un public exigeant et averti adepte du « zéro drop ». Analyse.

Fiche technique
  • Utilisation préconisée : courte et moyenne distance de trail
  • Poids : 237 g (pointure 9.5 US / 42.5 EUR)
  • Drop : 8mm
  • Largeur : 7.8cm à l'arrière et 10.6cm à l'avant
  • Stacks (hauteur de la semelle) : 37mm derrière et 29mm devant
  • Semme intermédiaire : VFOAM en matériau Pebax et plaque de carbon
  • Prix public conseillé : 150€
 
Chaussant

En pointure 9.5 us ou 43 eur (juste au-dessus du standard de 9.0 us ou 42.5 eur) je les ai pesées à 255g. Etonnement c’est encore mieux que ce que décrit le fabriquant, la chaussure est clairement dans la catégorie des légères. Le mesch (le dessus de la chaussure) est fin et bien fini. Un pare-pierre imposant et protecteur en nylon thermocollé démarre de l’avant de la chaussure pour s’arrêter juste avant le talon de chaque côté. Il remonte à 4 endroits à gauche et à droite de la chaussure, pour venir se rattacher aux renforts des passants de lacet, de sorte à bien renforcer toute la chaussure. Le chaussant est très confortable et ne provoque pas la moindre irritation, même à ma première utilisation sur un gros D+. Le pied est très bien maintenu en largeur, et même si la marque annonce une « toe box » assez large, l’espace est uniquement disponible pour les orteils, et mon pied fin est bien maintenu latéralement. Deux caractéristiques sortent du lot au niveau du chaussant. La première est que la chaussure est très efficace en dévers, l'accroche est très bonne sur la terre sèche ou humide, le « zero drop » est probablement un début d’explication. L’autre est la semelle de propreté qui joue plus qu'un rôle de "propreté". Sur un parcours détrempé, la semelle de propreté n’a pas « voyagé » probablement aidée par les petits cailloux thermoformés sur sa partie inférieure

 
Accroche de la semelle externe

La semelle G-grip (qui contient du graphène, pour l’accroche et la longévité) nous a une nouvelle fois surpris par son efficacité sur les terrains secs à moyennement boueux. Ses cales ne font que 4 mm de profondeur et pourtant vous donnent une grande sensation de sécurité à la pose du pied. Même sur terrains détrempés elle est très efficace, notamment par sa faible largeur de la semelle, qui lui permet d’aller chercher le grip plus bas.

 
Amorti de la semelle intermédiaire

C’est ce qui fait la spécificité de la G270, il s’agit ici d’une chaussure à zero drop*, ce qui signifie qu’il n’y a pas de différence de hauteur entre l’avant et l’arrière de la chaussure, et vous êtes posé à 22mm du sol, devant comme derrière. Cette hauteur se situe dans la fourchette basse, ce qui offre un grand sentiment de contrôle et de sécurité dans les dévers et les parties techniques. C’est la sensation première en essayant cette chaussure. A contrario, le talon doit descendre quelques millimètres plus bas à chaque pas, ce qui occasionne un étirement du mollet ainsi que du tendon et peut provoquer une gêne, voire même une blessure si on ne prend pas le temps de s’acclimater à ce genre de chaussures, surtout dans les dénivelés. L’amorti de la fine semelle n’est pas très important.  A l’inverse, la G270 avec son drop zero est conseillé pour les coureurs qui connaissent une instabilité des chevilles. On est plus près du sol au talon et cela réduit rapidement les risques d’entorse.

*le drop des chaussures classiques, aussi bien en trail que sur route, est généralement compris entre 5 et 10mm.

 
Réactivité

La mousse de la chaussure n’offre pas d’effet bondissant, mais la grande légèreté de l’ensemble en fait une chaussure très dynamique. C’est le pied qui doit travailler, mais il n’est en aucun cas bridé par cette chaussure fine et légère. La semelle de propreté « Boomerang » apporte un peu de rebond grâce aux petits cailloux thermoformés qui recouvrent sa partie inférieure.

 
Les conclusions de notre testeur

L’Inov-8 TrailFly G270 V2 est une excellente chaussure, légère et dynamique, si vous voulez aller vers plus de minimalisme (la protection en plus), à condition de bien prendre le temps de vous acclimater à sa spécificité du zéro drop. Elle est redoutable dans les devers. Ce pourrait-être une option intéressante si vous souffrez d’entorses à répétition car, comme diraient certains ingénieurs : on a « inventé » les entorses en mettant de la matière en dessous du talon. Nous suggérons la G270 pour des coureurs plutôt expérimentés qui s’attaqueraient à des distances courtes à moyennes.

 
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Testé en 2023

SALOMON - SPEEDCROSS 6

S’il est une chaussure de trail que l’on reconnait au premier coup d’œil, c’est bien la Speedcross de Salomon avec son pare pierre généreux, son laçage rapide et sa semelle fortement cramponnée…

Fiche technique
  • Catégorie : trail-running
  • Utilisation préconisée : terrains boueux
  • Poids : 299 g (pointure 43 1/3)
  • Drop : 10mm
  • Prix public conseillé : 140€
 
Chaussant

Quand on y regarde de plus près, la nouvelle Speedcross n’est plus tout à fait la même. Toutefois, les designers de Salomon, à l’instar des concepteurs des berlines allemandes, savent faire évoluer leur produit par petites touches subtiles pour ne pas choquer leur clientèle fidèle depuis la première version en 2006. Les associations de couleurs sont audacieuses et originales. Le pare pierre en nylon collé entoure toute la chaussure et remonte même sous la forme de 3 triangles pour renforcer les passants du fin lacet. La languette possède, bien évidemment, la petite pochette pour loger l’excédent de lacet. L’empeigne de la chaussure est désormais constitué d’une fine toile en nylon qui recouvre le mesh pour une meilleure résistance à la déchirure et à l’abrasion. J’espère que cette solution pourra apporter une solution à un problème récurrent sur les précédentes générations de Speedcross, qui se déchiraient parfois aux plis du pied, mais j’ai des doutes quant à sa résistance du nylon face aux ronces. Le pied est bien maintenu dans la chaussure et le système Quicklace permet de bien répartir le serrage sur l’ensemble de l’avant pied. On sent que la chaussure remonte assez haut vers les malléoles, sans doute pour ne pas se retrouver en chaussettes dans les bourbiers. Une première sortie avec les Salomon sur un trail nocturne et boueux de 13km et avec un gros D+ confirme un chaussant très adapté et irréprochable, même lorsque les pieds sont mouillés. Le pied est bien maintenu et les doigts de pied ne vont pas butter dans l’avant en descente.

 
Accroche de la semelle externe

S’il y a un aspect sur lequel j’attends cette Salomon, c’est bien celui-ci, car les précédentes générations étaient tout simplement ce que je connaissais de mieux pour les parcours très boueux. Ses crampons imposants et forts espacés mordent la boue pour vous procurer une accroche hors norme en montée, et aussi en descente avec des appuis francs. A l’inverse, on est beaucoup moins à l’aise avec ces gros crampons sur les passages routiers. Ils sont désormais en forme de Y (et plus en triangle comme avant), afin de mieux évacuer la boue. Attention cependant aux roches et pavés humides, car le grand espacement des crampons diminue la surface de contact au sol. Autre atout au niveau de l’accroche, la faible largeur totale de la chaussure permet au pied de s’enfoncer dans la boue afin d’aller chercher le « grip » plus bas.

 
Amorti de la semelle intermédiaire

On ressent assez fort les impacts lorsqu’on évolue sur des surfaces dures avec les Speedcross 6, et les portions de route ne sont pas les bienvenues. Mais comme leur terrain de prédilection est la terre, surtout quand elle est humide, c’est la boue elle-même qui se chargera de prendre soins de vos articulations. On ressent aussi très bien les aspérités du terrain. Je dirais qu’il est tout de même possible de les porter sur un trail hivernal de moyenne à longue distance (50 à 70km) du moment qu’il n’y ait pas trop de longues portions de route.

 
Réactivité

Avec cette Speedcross 6, on ne ressent pas ce petit plus qui vous aide à enrouler le pied et à augmenter l’allure, comme avec d’autres chaussures de trail plus rebondissantes. On ne peut pas être fort en tout. On a l’impression qu’elle laisse le pied travailler par lui-même, mais en le laissant très libre. Elle est un peu plus légère que les versions précédentes.

 
Les conclusions de notre testeur

C’est une chaussure qui donne un grand sentiment de protection, en enveloppant très bien le pied, et qui inspire l’aventure dès le premier regard. Il s’en vend même certaines versions dans des magasins de mode parisiens. Mais là où je les emmènerais sans hésiter, c’est sur des trails hivernaux de courte ou moyenne distance, bien pentus et boueux.

 
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Testé en 2023

HOKA - ONE ONE SPEEDGOAT 5

La Speedgoat 5 reste une chaussure relativement légère, que je conseillerais à un coureur débutant ou confirmé, qui souhaite allonger sa distance de course

Fiche technique
  • Catégorie : trail-running
  • Utilisation préconisée : ultratrail longue distance
  • Poids : 290 g (pointure 43 1/3)
  • Drop : 4mm
  • Prix public conseillé : 150€
 
Chaussant

La Hoka n’a pas l’allure d’une grande aventurière à première vue, son mesch est assez fin et classique, ses couleurs sont chatoyantes et seul un petit pare pierre en nylon collé protège l’avant de la chaussure. La languette est ajourée et est prolongée sur l’avant de la chaussure par un carré de tissus plus fin et élastique que le reste du chaussant. L’arrière de la chaussure monte assez haut sur le tendon d’Achille, afin de l’enfiler plus facilement. Mon pied étroit est bien maintenu, et je ne ressens pas de frottement parasite.

 
Accroche de la semelle externe

La semelle extérieure Vibram Métagrip, très large, comporte des cales de 4.5mm de profondeur en forme d’Y. Ces cales sont de plus petite taille et plus rapprochées que d’autres modèles trails plus accrocheurs, cela rend la Hoka plus polyvalente sur des surfaces plus dures. L’accroche est très bonne sur terrain sec à humide, mais on trouve ses limites dans les terrains très boueux. Un essai sur terrain enneigé et verglacé démontre qu’elles s’en sortent très bien en conditions hivernales également. La largeur de la semelle est très importante (11.7mm à l’avant du pied), c’est une spécificité de la Hoka et cela lui offre une très bonne stabilité dans les terrains défoncés.

 
Amorti de la semelle intermédiaire

La semelle intermédiaire est très épaisse et «englobe » le pied, comme pour le protéger. C’est la marque de fabrique des Hoka. On a l’impression visuelle que le pied s’enfonce dans la semelle.  C’est la plus massive, mais paradoxalement la plus légère de notre test. J’ai la sensation d’être posé sur un gros tampon, qui dissipe très bien les vibrations des chocs répétés, ce qui doit être appréciable pour terminer un ultra trail. D’un autre côté, l’épaisseur de la semelle diminue le ressenti du terrain, ce qui peut gêner certains traileurs aguerris.

 
Réactivité

En basculant vers l’avant à l’arrêt, on sent comme un petit rouleau sous les métatarses. Il vous aide à enrouler le pied dès que vous accélérez l’allure. Le faible drop de 4 mm me faisait un peu peur sur papier, mais il ne me gène pas en courant et je ne ressens pas tension au niveau du tendon ou du mollet en fin de séance.

 
Les conclusions de notre testeur

Le point fort de la Hoka One One Speedgoat 5 est sa semelle large et épaisse, qui joue le rôle de protection pour les articulations et les muscles. Attention toutefois aux chevilles instables qui pourraient trouver le modèle trop surélevé et à risque. La Speedgoat 5 reste une chaussure relativement légère, que je conseillerais à un coureur débutant ou confirmé, qui souhaite allonger sa distance de course. Ses petits points faibles pourraient être l’épaisseur de sa semelle qui anesthésie un peu les sensations de course et son empeigne en mesch classique qui pourrait être malmené dans des terrains très hostiles.

 
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Testé en 2023

INOV-8 - TRAILFLY ULTRA G 280

La mousse Flyspeed, qui est en fait de la mousse infusée d’azote, rend ces chaussures de trail assez dynamiques…

Fiche technique
  • Catégorie : trail-running
  • Utilisation préconisée : trail longue distance
  • Poids : 297 g (pointure 42 1/2)
  • Drop : 8mm
  • Prix public conseillé : 190€
 
Chaussant

L’empeigne (partie supérieure de la chaussure) est en mesch avec un relief épais et résistant aux terrains hostiles, de couleur sobre relevée par la couleur orange peps de la semelle. L’avant de la chaussure semble bien protégée par un renfort en plastique collé. La qualité d’assemblage (coutures, collage, contour des œillets) est irréprochable. La languette est attachée au reste du chausson des deux côtés, de sorte qu’elle ne puisse pas bouger. Je regrette juste l’absence d’une poche de rangement des lacets dans celle-ci. On commence à s’habituer à ce gadget, présent chez plusieurs fabricants.

 
Accroche de la semelle externe

La semelle est composée de crampons de 4 mm de profondeur (c’est dans la moyenne basse des chaussures de trail) en forme de pavés assez larges, surmontés de petits points en relief. Je ne sais pas dire si c’est dû à la rainure de séparation sur la semelle extérieure entre le talon et l’avant de la chaussure, mais la pose du talon est très sécurisante dans les parties empierrées. La semelle améliorée par le graphène (matériau dérivé du carbone qui semble s’imposer chez Inov-8) est très efficace dans les terrains moyennement boueux. Elles ne montrent leurs limites que lorsque le terrain est très boueux, mais elles ne sont pas prévues pour cela. Il y a d’autres modèles dans la gamme Inov-8 pour ces conditions de course.

 
Amorti de la semelle intermédiaire

Les premières sensations de course sont agréables, l’amorti est bien présent. La semelle intermédiaire n’est pas trop dure sur une portion de route. La semelle roule bien sous le pied, cela semble un de ses points forts. On ne sent pas qu’on a une semelle de trail. On se sent comme dans une bonne chaussure de route pour les endurances.

 
Réactivité

Je les trouve très dynamiques pour des chaussures de trail, probablement grâce à la mousse Flyspeed qui est en fait de la mousse infusée d’azote (une première pour la marque britannique). La forme de la semelle donne la sensation d’un retour rapide vers l’avant du pied. Dès que j’accélère un peu, je me sens atterrir sur le milieu du pied et rouler vers la pointe sans forcer, un peu à l’image d’une chaussure carbone. C’est très agréable pour une chaussure de trail. Elles devraient convenir à merveille aux coureurs en recherche de sensation de vitesse.

 
Les conclusions de notre testeur

C’est un modèle qui a une place très précise dans la gamme des chaussures de trail-running. Elle conviendra parfaitement aux coureurs en recherche de sensation de vitesse avec un amorti et une traction de bon niveau. Je conseillerais cette chaussure aux coureurs expérimentés en recherche de performance quelle que soit la distance. Par contre, pour les débutants, je serais plus prudent en les conseillant pour des distances et des terrains plus abordables. Le point délicat pourrait être son prix de 190€ qui n’est pas à la portée de toutes les bourses.

 

Lampes frontales

Testé en 2022

PETZL - NAO RL

Autant le dire de suite, quand Petzl remplace le fleuron de sa gamme, il s’agit d’un petit évènement, et les gaillards n’ont pas droit à l’erreur. J’ai testé la Nao RL et voici mes impressions…

Fiche technique
  • Puissance : 1500 lumens
  • Poids : 145 g
  • Autonomie de 2h (puissance max) à 80h, selon le mode choisi
  • 2 modes : adaptatif (Reactive Lighting© ou fixe (Standard Lighting)
  • Faisceaux lumineux : large ou mixte (large et focalisé)
  • 3 niveau d'intensité par mode
  • Alimentation : batterie rechargeable Lithium-Ion 3200 mAh (fournie)
  • Temps de charge : 3h30
  • Étanchéité : IPX4 (résistant aux intempéries)
  • Prix public conseillé : 159.90€
 
Unboxing
Si la filiation avec les deux premiers modèles de NAO saute aux yeux, lorsqu’on regarde de plus près, seul le bandeau élastique reste identique. La batterie et surtout le bloc optique* sont complètement différents. La batterie, tout d’abord, possède une forme rectangulaire. Elle se glisse latéralement pour venir s’enchâsser sur la fiche du câble de la lampe, qui est une mini USB de type C. La même que les téléphones et les ordinateurs portables de nouvelle génération, de sorte que vous pouvez la recharger partout où vous rechargez vos outils numériques. Pour rappel, ces connecteurs USB-C vont devenir la norme dans l'UE pour la quasi-totalité des appareils électroniques d'ici à la fin de l'année 2024 (merci l’Europe !). La batterie possède un bouton qui vous indique son niveau de charge et qui sert aussi de bouton de commande du led arrière intégré. Le bloc optique mesure 65mm sur 40mm de hauteur et seulement 15mm d’épaisseur. Il est composé de 9 petits leds plus un légèrement plus gros et un capteur de luminosité (une sorte de led également, pour activer le système Reactive Lighting). Une batterie de rechange et un petit sac blanc translucide sont également fournis, ce dernier pouvant contenir la lampe et se transformer en lanterne de camping. Le système de serrage, composé d’un bandeau élastique sur l’avant relié à deux élastiques plus fins sur l’arrière, au sommet et à la base de la batterie, est simple mais diablement efficace. On n’a pas besoin de serrer fort, et la lampe ne bouge pas du tout. Pour les personnes très sensibles au serrage, un élastique supplémentaire, passant au sommet de la tête, est fourni également, mais nous n’avons pas senti le besoin de le tester. Le poids de la NAO RL se fait à peine sentir, tant elle est légère et bien équilibrée (145 grammes contre 190 pour sa précédente génération). * bloc optique : terme emprunté au jargon automobile et désignant l’ensemble des feux dont dispose un véhicule.
Essai
On se sent directement à l’aise lorsqu’on la place sur la tête. Puissance d’éclairage. Après la traditionnelle charge complète avant utilisation, nous sommes impatients de l’essayer, car avec la promesse de 1500 lumens, par rapport aux 750 de l’ancienne génération, qui éclairait déjà fort, on s’attend à une puissance phénoménale. Et là, je dois dire qu’au début, je reste dubitatif. J’ai tendance à penser que je n’utilise pas le bon mode, car avec un seul bouton d’allumage, situé sous l’optique, on n’est pas toujours certain d’être dans le mode voulu. La technologie Reactive Lighting adapte la puissance du faisceau éclairant automatiquement à la luminosité ambiante : soit large permettant de voir autour de soi, soit mixte (large et focalisé) permettant de voir devant soi en se déplaçant. Mais on n’a pas nécessairement l’impression de disposer du double de puissance de l’ancienne génération. Le faisceau très large, par exemple, conviendra très bien aux orienteurs pour repérer leurs balises plus facilement. Pour les modes, attention, il faut distinguer 2 grands modes et 3 variantes. Pour passer d’un mode à l’autre, il faut enfoncer le bouton plusieurs secondes. La lampe démarre en mode Reactive Lighting. Si vous appuyez quelques secondes sur le bouton d’allumage, il passe au mode standard lighting, c’est-à-dire à un éclairage constant (qui ne s’adapte plus). Lorsqu’on est dans ces deux modes, une pression courte permet de passer d’un niveau à l’autre à l’autre. Il y a trois niveaux : premier = autonomie maximale, une pression courte = meilleur équilibre puissance/autonomie et une 2e pression courte = puissance maximale. Au final, une fois la période de découverte passée, on la met en Reactive Lighting avec le niveau 2 ou 3, et on la laisse travailler seule. On sera juste parfois surpris par une baisse subite de luminosité en éclairant le vêtement réfléchissant d’un partenaire, ou une plaque de signalisation par exemple, de sorte que Petzl déconseille l’utilisation du mode Reactive Lighting dans les activités plus rapides, telles que le ski alpin ou le vélo. Ce mode est par contre fort utile lorsque vous courez le long des routes, car en abaissant la luminosité, vous restez visible pour les voitures qui vous croisent. Cette baisse de luminosité aide à ne pas aveugler les automobilistes, car autant de lumens sortant d'un bloc optique aussi petit est particulièrement éblouissant. Cela en va également de votre propre sécurité. La jauge de batterie s’avère très pratique pour évaluer si vous disposez de l’autonomie nécessaire à votre sortie, et au besoin, vous pouvez toujours la recharger sur votre trajet en voiture. Mais attention, comme souvent avec ce genre de jauge, les barrettes disparaissent beaucoup plus vite dans la seconde moitié de charge que dans la première. Pas de panique cependant, une réserve est prévue, et la lampe vous empêchera d’utiliser les modes les plus énergivores si votre autonomie n’est plus suffisante. Détail croustillant. Vous pourrez utiliser la batterie de la Noa pour recharger votre téléphone, sur un ultra par exemple. Nous n’avons pas réalisé de test d’autonomie, car celle-ci est trop variable suivant la température extérieure, l’âge de la batterie ou l’utilisation des différents modes, surtout en utilisant le Reactive Lighting, qui va diminuer votre puissance dans les endroits bien éclairés. Mais lors de nos sorties nocturnes d’une bonne heure, alternant les bords de route et les passages boisés, notre jauge ne diminuait que de deux barrettes sur cinq, ce qui est proche des performances promises par Petzl, c’est-à-dire une autonomie minimum garantie de 5h en mode Reactive Lighting, au niveau standard (2e niveau), et de 2h en puissance maximum (3e niveau). Le led arrière rouge placé sur toute la longueur de la batterie, est visible de loin, sans être aveuglant pour les autres personnes d’un groupe. On peut donc le laisser en mode fixe, ou clignotant (plus visible, à mon sens), et ne plus s’en occuper. Il s’allumera et s’éteindra en même temps que la lampe. * bloc optique : terme emprunté au jargon automobile et désignant l’ensemble des feux dont dispose un véhicule.
Les conclusions de notre testeur
En conclusion, si on voulait trouver deux petits « moins », on dirait que le gain de puissance promis ne nous a pas fait l’effet espéré, et que le prix reste assez élevé, bien qu’en diminution par rapport aux versions précédentes. Cependant, on a beaucoup apprécié la nouvelle NAO RL pour son grand confort, son faible poids et son ergonomie, pour ses nombreux côtés pratiques tels que la prise USB type C et la possibilité de recharger son gsm, par exemple, avec sa batterie. Le plus important, le faisceau de 1500 lumens, très large et concentré à la fois, ainsi que le mode Reactive Lightinge conviendront parfaitement pour tous les types de trails, même les plus exigeants.

Testé en 2022

PETZL - IKO CORE

Pour ceux qui ne veulent pas mettre le prix du très haut de gamme et/ou qui courent sur des surfaces avec moins d’obstacles, et réclamant par conséquent moins de luminosité (ravel ou halage, même dans le noir complet), nous vous proposons un petit test express de la IKO CORE…

Fiche technique
  • Puissance : 500 lumens
  • Poids : 79 gr
  • Faisceaux lumineux : large ou mixte, avec plusieurs niveaux d’éclairage blanc pour répondre aux différents besoins (vision de proximité, déplacements et vision lointaine)  
  • Alimentation : batterie rechargeable CORE 1250 mAh (fournie)
  • Temps de charge : 3 h
  • Compatibilité piles : alcalines, lithium ou rechargeables Ni-MH
  • Étanchéité : IPX4 (résistant aux intempéries)
  • Autonomie : 2h30 à 500 lumens (9h à 100 lumens)
  • Prix public conseillé : 80€
 
Description de notre testeur
La IKO CORE est vraiment la petite sœur de la nouvelle NAO RL. Elle reprend la même forme de bloc optique*, en dimension 42mm x 30, composée de 7 leds (au lieu de 10 à la Nao RL) de taille identique, et une batterie sur l’arrière. La batterie est placée dans un logement, car elle peut être remplacée par trois piles AAA en cas de besoin. Elle se recharge grâce à une prise micro USB standard également, mais l’ancienne version, qui équipait nos téléphones il y a quelques années. Sa grande nouveauté est d’être équipée d’un bandeau rigide AIRFIT qui démarre du bloc optique et réalise une sorte de S à l’arrière de la tête de chaque côté, remontant plus haut que la batterie, puis se rattachant sous celle-ci. Un fin élastique et un système de serrage ajuste le bandeau à la tête. Ce système est très fin, pour éviter de faire surchauffer la tête, et hygiénique car il n’absorbe pas la transpiration, mais il peine tout de même à se faire oublier, et à tendance à gêner lorsqu’on le porte tête nue. Je préfère le porter sur un bandeau ou un bonnet. À ce moment, les 80 grammes de cette lampe minimaliste passent tout à fait inaperçus, et les 500 lumens qu’elle délivre suffisent parfaitement pour évoluer dans un environnement plongé dans le noir total. Elle pourra également vous suivre sur certains trails de nuit, mais je trouve sa puissance un peu juste pour cet exercice, surtout sur les trails très techniques, bien qu'on voit certains traileurs l’utiliser dans ces circonstances, et même gagner avec. La preuve qu’on peut coupler de bonnes jambes et de bons yeux. * bloc optique : terme emprunté au jargon automobile et désignant l’ensemble des feux dont dispose un véhicule.

Autres accessoires

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Testé en 2023

Sac de couchage - Raidlight - ULTRA DOWN 2 en 1

La marque Raidlight, bien connue dans le milieu du trail-running, propose un article plutôt insolite avec la nouvelle version de son ULTRA DOWN 2 en 1. C’est donc le bon moment pour sortir des sentiers battus, au propre comme au figuré. L’aide d’un expert est indispensable tant l’utilisation est spécifique. Merci à Karim, militaire de carrière et moniteur de sport à l’armée depuis 13 ans. Il a déjà participé à de nombreux exercices et missions à l’étranger et son expérience est précieuse.

Fiche technique
  • Sac de couchage Raidlight ULTRA DOWN 2 en 1
  • Produit : sac de couchage convertible en doudoune de bivouac
  • Poids : 600 g
  • Prix public conseillé : 249.90€
Volume

Ce qui m’interpelle au premier regard avec ce Raidlight ULTRA DOWN, c’est sa petite taille. Il est fourni dans un sac de compression de seulement 25x16 cm, dans lequel il est assez facile de le replacer après usage. Un sac de stockage sous forme de filet est également fourni, pour un rangement plus rapide lorsque la place n’est pas comptée. Le sac est de forme « sarcophage » (étroit en bas, plus large en haut), ce qui a pour but de limiter le volume intérieur à chauffer, afin de bénéficier d’une sensation de chaleur plus rapide. Attention de ne jamais acheter un sac de couchage sans l’essayer, car dans le cas présent, j’ai la sensation de bien le remplir, malgré mon petit gabarit d’1m72. Celui-ci est pourtant en taille unique. Il n’est pas facile de le fermer, vu le peu de place pour bouger et le fait que la tirette n’est pas prévue pour pouvoir passer par l’intérieur du sac.

Fonction isolante

Le sac Raidlight ULTRA DOWN est composé d’une enveloppe en polyamide, qui comprend une petite poche bien pratique pour ranger son smartphone à portée de main, rembourrée de duvet à 90% et de plumettes de canard blanc. Karim : « le duvet a la particularité d’être très léger et facilement compressible, mais attention qu’il perd toutes ses qualités isolantes dès qu’il est mouillé. Il faudra, par conséquent, le protéger des intempéries ».

Il s’agit ici d’un sac qu’on peut qualifier de « 2 saisons ». Il vous permettra de bivouaquer en montagne au printemps et en été, lorsque les températures nocturnes fleurtent avec les 0°, sans toutefois descendre beaucoup plus bas (-4° au plus).

Karim : « Un trailer affûté en vue d’une épreuve pourrait ressentir plus rapidement une sensation de froid, étant-donné sa faible masse graisseuse. C’est à prendre en compte lors du choix d’un sac de couchage. Par comparaison, l’armée nous met à disposition des sacs de couchage pouvant être exposés à des conditions jusqu’à -20°, mais ils sont nettement plus lourds et encombrants que les 600gr du sac Raidlight. Lors des exercices avec bivouac, je couple souvent le sac de couchage avec un deuxième sac « chaussette thermique » pour gagner des degrés.

Dans un sac de couchage, la chaleur est créée par le corps et chauffe ainsi l’espace intérieur du sac. Autrement dit, votre confort dépend de l’isolation du sac de couchage. Un espace réduit chauffera plus rapidement qu’un grand espace. Il est conseillé de choisir un sac de couchage adapté à votre gabarit.

Plage de températures

Une norme européenne (EN13573) a été prévue pour harmoniser au niveau européen, les caractéristiques de températures des sacs de couchage, notamment pour des soucis de sécurité. Ainsi, 3 températures repères ont été créées : la température de confort, la température limite et la température extrême.

La première température indiquée lorsque vous choisissez votre sac de couchage est la température de confort. Elle correspond à la température à laquelle on peut dormir en position “relâchée” (typiquement sur le dos, les bras le long du corps), à l’équilibre thermique. C’est la température à laquelle vous êtes sûr de ne pas avoir froid. La température limite (inférieure) correspond à la température à laquelle, en position relâchée sur le dos, vous ressentirez les effets du froid. A cette température, votre sommeil sera troublé, sans pour autant mettre en danger votre vie. Vous aurez tendance à vous recroqueviller. La température extrême indique la température à laquelle votre vie sera mise en danger car les risques d’hypothermie seront bien trop importants. Il est très fortement déconseillé d’utiliser cette température comme repère principal. Il est de votre devoir de vous renseigner au préalable des conditions dans lesquelles vous vous trouverez et des variations de températures auxquelles vous serez confronté pour vous assurer que votre sac de couchage correspond à vos besoins.

Pour le sac Raidlight, les températures renseignées sont : extrême -4°, limite : +2°, confort : +8°. Mais cette sensation de froid est très personnelle. Pour les frileux, il ne faut pas hésiter à opter pour un sac de couchage avec une température de confort plus basse que mentionnée (un sac de couchage 0°C si vous êtes face à des températures de 5°C par exemple). Il existe également des différences entre les sexes. Les hommes sont, généralement, moins sensibles au froid que les femmes, il est important d’en tenir compte lors de l’achat. Certains fabricants indiquent des températures de confort différentes selon le genre, pensez à bien vous renseigner !

Fonction 2 en 1

La doudoune de bivouac : le Raidlight ULTRA DOWN 2 en 1 a la particularité de se transformer en doudoune de bivouac. Il suffit pour cela d’ouvrir complètement la tirette du côté de la tête (elle est à double sens), d’ouvrir les deux orifices pour passer les bras, au moyen des deux petites tirettes également, et de remonter le bas du sac de couchage en venant l’accrocher aux deux boucles au niveau des épaules, à l’aide de velcros. Cette doudoune sans manches pourra servir d’appoint sur un bivouac en conditions sèches, mais ne vous dispensera pas d’emporter une doudoune classique. Il s’agit là d’un petit plus, mais pas d’un argument de poids au niveau du choix d’un sac de couchage, à mon sens.

Les conclusions de notre testeur

Il s’agit d’un sac extrêmement compact et léger, qui offre un très bon rapport poids / volume / température d’utilisation. Il est dommage que la tirette ne se manipule pas depuis l’intérieur, et les grands gabarits regretteront qu’il n’y ait qu’une seule taille. Le prix se situe dans la moyenne des sacs de cette qualité et la possibilité de le transformer en doudoune est un petit plus qui pourrait s’avérer utile. Dernier détail écoresponsable, Raidlight propose une garantie légale de 2 ans, mais surtout une réparabilité à vie.

Notre testeur

Olivier Dorthu

Chaque saison voit fleurir son lot de nouveautés, vêtements, chaussures et autres accessoires. Pour rendre la course à pied plus moderne. Face au flot continu de nouveautés, il est parfois difficile de comparer les articles et de se forger une opinion. Cette rubrique devrait vous y aider.
Nous vous présentons Olivier (photo). Il teste et va tester pour vous toutes les nouveautés soumises à l’équipe Zatopek et partage ses impressions via cette rubrique. Il n’a pas de lien économique avec les marques, ce qui garantit une indépendance de jugement. Il court lui-même et varie ses distances et ses terrains de jeu : marathon, cross ou trail. Il a d’autres passions sportives, comme le VTT et le vélo sur route, ce qui l’aide à comparer les sports. Une dernière qualité était nécessaire pour valider la fonction : le sens de l’observation ! Qu’il maitrise plus que quiconque. Indépendant, sportif multidisciplinaire et observateur. Voici les trois qualités qu’Olivier met à votre service dans cette rubrique.

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